Les députés auditionnent le gouverneur de la BCT sur la hausse du taux d’intérêt directeur
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) poursuit, lundi, l’audition du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouane Abassi concernant la décision du conseil d’administration de la BCT d’augmenter le taux d’intérêt directeur à 7,75%.
Certains députés intervenus après l’allocation prononcée par Abassi, ont exprimé leur refus des explications présentées par le gouverneur de la BCT qui a imputé la hausse du taux d’intérêt directeur à l’inflation.
Pour le député Amar Amroussia, la décision de la BCT s’inscrit dans le cadre de l’application des directives du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale (BM), d’ou la nécessité de renoncer à cette décision qu’il a qualifié de » dangereuse sur la paix sociale « .
Le député Ghazi Chaouachi s’est, pour sa part, interrogé sur l’intérêt de poursuivre cette politique qui a montré ses limites.
» Tout porte à croire que l’augmentation du taux d’intérêt directeur n’a pas permis de baisser le taux d’inflation, qui est de l’ordre de 7,1% « , a-t-il encore ajouté.
Le député Haykel Belgacem a évoqué les profits des banques qui ont frôlé les 15,6% au cours de l’année 2018, soulignant que ces bénéfices proviennent des crédits de consommation, lesquels seront influencés par le taux d’intérêt directeur.
» La décision de la BCT de relever le taux directeur a été prise sur mesure pour servir les interets des décideurs financiers « , a estimé le député.
Au cours de son intervention, Abassi a indiqué que l’inflation reste l’ennemi numéro un de la stabilité économique « .
» Si le gouvernement ne prend pas la décision à temps, au moment opportun, les impacts économiques seront désastreuses « , a-t-il encore précisé.
Et d’ajouter qu’à cause du rythme ascendant de l’inflation au cours de la période 2015/2016, nous nous sommes retrouvés dans une zone négative « , ajoutant que le conseil d’administration de la BCT a, justement, pris la décision d’augmenter le taux directeur afin d’éviter une inflation à deux chiffres.
Le gouverneur de la BCT avait également évoqué le lien étroit entre l’inflation et la consommation des produits importés, ajoutant que » les pays exportateurs sont les bénéficiaires et non pas la Tunisie, d’où la nécessité de maîtriser la consommation de ces produits importés « .