Les deux patronats contestent avec virulence l’augmentation de plus de 45% des tarifs de l’électricité et du gaz

    Les deux patronats, l’UTICA et la CONECT, contestent jeudi, avec virulence l’augmentation de plus de 45% des tarifs de l’électricité et du gaz adoptée par la STEG, laquelle n’a pas été annoncée explicitement, au public et aux médias. Six URICA (Sousse, Monastir, Sfax, Nabeul, Mahdia et Kairouan) ont décidé de boycotter le paiement des factures de l’électricité et du gaz et menacent de mesures d’escalade.
    Les Unions régionales de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat des gouvernorats précités ont annoncé, au terme d’une réunion régionale, leur refus catégorique de cette augmentation, menaçant de ne pas payer les factures jusqu’à ce que la STEG revienne sur sa décision.
    Ils sont allés jusqu’à mettre en garde, la STEG contre toute tentative de couper l’électricité et du gaz, menaçant de « hausser le ton et de prendre des mesures d’escalade », dont la fermeture des entreprises en protestation contre cette hausse des tarifs.
    « Si la STEG ne revient pas sur sa décision, nous la tiendrons responsable des dommages et pertes subis par les institutions et les employeurs », ont prévenu les 6 unions régionales de l’UTICA, dans un communiqué conjoint.
    Les présidents des Unions régionales appellent aussi, la STEG à maintenir la facture en vigueur depuis janvier 2018, estimant que cette augmentation « non annoncée », reflète une politique du fait accompli de la part de la société, pour obliger les entreprises à assumer la hausse des tarifs.
    Pour sa part, la CONECT attire l’attention « de toutes les parties concernées à tous les niveaux, sur les graves conséquences des importantes augmentations successives des tarifs de consommation de l’électricité et du gaz ».
    Qualifiant ces augmentations prises par la STEG, de « mesures surprises et non étudiées », la confédération des entreprises citoyennes de Tunisie a souligné « leurs implications fort négatives sur la compétitivité de l’économie nationale et surtout celle du secteur industriel, tant au niveau local qu’international, menaçant de façon directe et sérieuse la pérennité de nos entreprises industrielles, les investissements dans les secteurs productifs et l’exportation ».
    Face à cette situation délicate, la CONECT lance « un appel urgent au Gouvernement pour l’annulation immédiate de ces augmentations des tarifs et l’annonce rapide de cette mesure ».
    Aussi, la CONECT recommande avec insistance  » l’examen de la question de la restructuration du secteur de la production et de la distribution de l’électricité et du gaz. L’objectif étant d’assurer la pertinence des choix et la maîtrise des coûts de production, de façon à épargner aux entreprises industrielles les coûts de l’inefficacité de gestion et le recours aux solutions de facilité, à travers des augmentations inappropriées des tarifs dans un cadre de monopole de la production et de la distribution de l’électricité et du gaz détenu par une seule entreprise dans le pays ».