Les substances utiles: Des richesses naturelles à forte valeur ajoutée

    Classées groupe 6 par le code minier pour ce qui est substances monominérales, à savoir les sables, les argiles et les carbonates alors que le sel et les gypses figurent dans le groupe 4 du même code, ces substances utiles sont des richesses du sol et sous-sol tunisiens  » transformables et à forte valeur ajoutée « , a fait savoir, vendredi, à l’agence TAP, le Directeur Général de l’Office national des mines (ONM) Mohamed Ben Salem.
    Après avoir précisé que le code minier relève du ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, il a rappelé que les principales missions de l’ONM sont la reconnaissance géologique du sol et sous-sol tunisiens, l’inventaire minéral du territoire national, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine géologique ainsi que la production, le stockage et la diffusion des informations géologiques. Et d’ajouter, à ce propos, qu’un nouveau centre informatique vient d’être mis en place pour le stockage de ces données.
    Les permis de recherche et concessions
    Depuis la parution du code minier en 2003, environ 12 permis de recherche en matière de sables extra-siliceux ont été octroyés à des investisseurs pour une durée de trois ans ainsi que 35 permis pour la recherche dans le domaine du sel et plusieurs autres intéressant les gypses, a ajouté le responsable.
    En cas de résultats probants des recherches, ces permis seront transformés en concessions d’exploitation dont la période peut s’étaler sur trente ans et ce, après l’accomplissement par l’investisseur des différentes études relatives au projet dont celle portant sur l’impact environnemental. Actuellement, il y a deux concessions accordées à des investisseurs privés à Gabès pour l’exploitation des argiles (bentonite) et la carbonate de calcium, a indiqué Ben Salem. Il y a, en outre, 13 concessions dans le sel, lesquelles sont en activité et ne connaissent pas de problèmes majeurs.
    Par ailleurs, on recense 23 concessions pour ce qui est des gypses, la plupart d’entre elles se trouvent dans le gouvernorat de Tataouine qui recèle les plus importantes réserves de gypse en Tunisie et constitue la 4ème réserve mondiale de gypses. Toutefois, a indiqué Ben Salem, certains exploitants de ces gisements sont confrontés à des problèmes fonciers, d’où les retards de développement de certains projets. A cela vient s’ajouter le refus de plusieurs actionnaires dans ces projets d’investir dans la région.
    Les gypses des régions du sud sont utilisés pour la fabrication du plâtre, sachant que le gouvernorat de Sidi Bouzid dispose d’une unité à cet effet, alors que plus au nord et à l’état brut ils (gypses) servent d’ajout pour la fabrication du ciment blanc dans les différentes cimenteries du pays.  » D’ailleurs, l’une des conditions posées aux concessionnaires est d’accomplir la transformation des substances utiles en Tunisie « , a souligné le directeur général de l’ONM, précisant que les termes de la concession comportent les volets extraction, production et transformation.
    La Cartographie des substances utiles
    Des cartes des substances utiles pour chaque gouvernorat de la République ont été élaborées par l’ONM. Elles serviront comme support de base et un document d’aide à la décision pour les investisseurs. Prenant part à l’entretien Ahmed Braham, Docteur-Ingénieur en géologie et Directeur de l’Inventaire et de l’Exploration Minérale à l’ONM, a souligné que chaque gouvernorat a fait l’objet d’un inventaire exhaustif des principales substances utiles (argiles, sables, gypses et carbonates) et a bénéficié de cinq cartes numériques à l’échelle 1/200 000, à savoir une carte thématique ou de synthèse des ressources en substances utiles et roches industrielles et quatre cartes thématiques une pour chaque substance. Des fiches projets (techniques) sont établies pour préciser les sites potentiels.
    Une carte générale numérique de la Tunisie à l’échelle 1/500 000 a été également réalisée par l’ONM. A ce titre, l’inventaire accompli a révélé l’existence de  » 612 sites potentiels à l’échelle nationale  » a indiqué Braham. Ils sont répartis entre 274 sites de carbonates, 198 sites pour les argiles, 101 sites de sables et 39 sites s’agissant des gypses.  » Maintenant, c’est aux investisseurs de se manifester et l’ONM est prêt à les orienter et les soutenir « , a-t-il assuré.
    Les utilisations des substances utiles
    Les sables extra-siliceux (industriels) sont utilisés dans les domaines de la verrerie, la fonderie, l’électrométallurgie, la céramique, les dérivés chimiques et les charges minérales et les sables siliceux (ordinaires) pour le bâtiment et le génie civil. Les argiles servent, quant à eux, à la fabrication des produits rouges, la céramique, le ciment, l’agriculture, la médecine et les cosmétiques. Pierres marbrières et de taille, carbonates de calcium, ciment et granulats sont les principales productions à partir des carbonates. Pour ce qui est des gypses, leurs principales utilisations sont dans la fabrication du plâtre, l’agriculture et comme ajout pour le ciment.
    L’ONM prépare donc l’infrastructure et aux investisseurs de se manifester en vue de valoriser ces richesses naturelles.