L’ouverture de bureaux de change ne suffit pas à résorber le marché noir (Dimassi)
selon la déclaration de l’économiste et ex-ministre des finances, Hassine Dimassi, l’ouverture de bureaux de change par la BCT, ne suffit pas à stopper l’hémorragie de devises qui circulent dans le marché noir. La solution consiste à autoriser les tunisiens, à ouvrir des comptes bancaires en devises.
la Banque Centrale de Tunisie a autorisé l’ouverture de 7 bureaux de change pour l’exercice de l’activité de change manuel. Trois bénéficiaires de cette autorisation sont entrés en activité, début 2019.
Ainsi la répartition géographique des bureaux de change est encore, très limitée, appelant à les installer surtout, dans les zones frontalières. Il a proposé que leur nombre se rapproche de celui des établissements bancaires .
Il a rappelé que le phénomène de change au noir, est très répandu, précisant nous avons désormais un centre principal de change de l’Euro à Tunis (Bab bhar) et un autre au Sud, pour le Dollar à Ben Guerdane. La monnaie américaine est l’une des principales devises, échangées sur le marché noir, surtout dans les zones frontalières au Sud, essentiellement par les Libyens alors que le change de l’Euro est effectué dans la capitale, surtout par les algériens, lesquels ne peuvent bénéficier que d’une l’allocation touristique limitée, ne dépassant pas 130 ou 140 euros. Ceci les oblige à avoir recours au marché noir.
L’économiste a souligné l’impact négatif de ce phénomène sur l’économie nationale, précisant que le manque de liquidité en dinar ou en devises, chez les banques tunisiennes, en plus de la dépréciation du dinar, liée aux réserves en devises du pays, sont les causes de la prolifération du marché parallèle.
L’ancien ministre des Finances a souligné qu’il est impossible de faire l’estimation du volume des devises circulant dans l’informel, lequel dépasse le montant de 3 milliards de dinars, annoncé par la BCT .
La valeur du dinar se déprécie plus rapidement dans l’informel, ce qui impacte négativement, la balance commerciale et contraint l’Etat à s’endetter auprès des banques locales pour financer le budget de l’Etat, avec tous les problèmes que cette situation pourrait générer, dont principalement, l’assèchement des liquidités.