Le manque de liquidité et l’endettement, principales raisons de la fermeture des entreprises (étude)
« Les problèmes financiers dont essentiellement, le manque de liquidité et l’endettement, sont les principales raisons de la fermeture des entreprises », d’après les résultats d’une étude sur « les problématiques de la création et de la pérennisation des entreprises en Tunisie », présentés, mercredi, par l’Agence de promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII).
Cette étude, réalisée auprès de 249 entreprises fermées au cours de la période 2005-2015, montre que l’instabilité politique et sécuritaire et le faible accompagnement des entreprises, sont les causes de la fermeture de ces firmes. Elle couvre les entreprises industrielles de plus de 10 emplois et les déclarations de projets industriels de plus de 100 mille dinars d’investissement.
Intervenant à un séminaire organisé, à Tunis, pour présenter les résultats de cette étude, le directeur général de l’APII, Samir Bechaouel a précisé que l’objectif est de proposer un plan d’action visant à améliorer le taux de réalisation des déclarations de projets et la durée de vie moyenne des entreprises tunisiennes.
L’initiative a été lancée par l’APII pour identifier les motifs et raisons de la non réalisation des déclarations de projets industriels, évaluer la pérennité des entreprises industrielles et déterminer leur durée de vie moyenne ainsi que pour connaitre les principaux motifs de fermeture, a t-il souligné, ajoutant que le taux de réalisation des projets déclarés a régressé pour se situer à 45%, actuellement, contre 52% , au cours de la période 2000-2010.
Cette étude qui a touché 421 promoteurs ayant présenté des déclarations d’investissement sans parvenir à la réalisation de leurs projets, au cours de la période 2005-2015, a montré que les difficultés d’accès au financement et la lourdeur des procédures administratives constituent les principaux obstacles, dans la phase de préparation du projet.
Les promoteurs enquêtés ont recommandé de simplifier, de façon prioritaire, les procédures administratives, de renforcer le dispositif de garantie des crédits et l’accès à des instruments de financement diversifiés et adaptés aux besoins des promoteurs. Ils ont considéré nécessaire d’avoir un accompagnement personnalisé, lors de l’ensemble des étapes de création du projet.
Par ailleurs, le DG de l’APII a fait savoir que les résultats de cette étude ont permis de mettre en place un plan d’action qui s’articule sur cinq principaux axes, à savoir la facilitation de l’accès au financement des entreprises et le développement d’une offre financière adaptée aux différents cycles de vie du projet et la mise en place d’un dispositif d’accompagnement et de formation performant offrant une assistance dans les différentes phases du cycle de vie d’un projet et permettant une diffusion de la culture entrepreneuriale.
Il s’agit, également, de stimuler l’innovation au sein des entreprises, de simplifier les procédures et les démarches de réalisation de l’investissement et d’améliorer la disponibilité et la qualité du foncier industriel.
Intervenant à cette occasion, le membre du bureau exécutif de l’UTICA , Béchir Boujday a indiqué que » le secteur industriel privé reste le premier investisseur, le premier exportateur et le premier créateur de richesses et d’emploi en Tunisie. Pour une réelle reprise de l’investissement en Tunisie, il faut une stabilité politique et sécuritaire, une visibilité et une stratégie pour ériger un modèle économique post révolution ».
Et de préciser qu’ « un sursaut national de tous les acteurs de l’économie tunisienne est plus que nécessaire pour une réelle reprise et qu’il est grand temps que les débats sociaux économiques prennent la place qui leur revient, bien avant tous débats politiques « .
Il a estimé que les recommandations de cette étude doivent être mises en œuvre et suivies par un groupe issu du comité de pilotage de l’étude pour une meilleure efficacité et une plus grande garantie de leur concrétisation.
Pour le Vice-Président de la CONECT, Karim Garnaoui, il est impératif d’accompagner les entreprises lors de leur création pour une période de trois ans et de leur faciliter la formation afin d’assurer leur pérennité.
Le secrétaire d’Etat chargé du commerce, Abdellatif Hmam a indiqué que la Tunisie doit aujourd’hui, face à plusieurs défis économiques liés essentiellement, à l’exportation, la création d’emploi et le développement régional. La création des richesses ne pouvant se faire que par la création des entreprises. Il a fait savoir que le tissu industriel en Tunisie compte actuellement 5500 entreprises, alors qu’on n’enregistre annuellement, que la création de 400 sociétés.