Présenter des études de faisabilité pour concrétiser les engagements des bailleurs de fonds (Radhi Meddeb)
Radhi Meddeb, hommes d’affaires et président directeur général de Comete Engineering , dont la société s’est associée au groupement Arjil Groupe Altium et Jeune Afrique Events pour l’organisation de la conférence internationale sur l’investissement « Tunisia 2020 » livre à l’Agence TAP, son appréciation des résultats de cette manifestation.
Q : Quel regard portez-vous sur le déroulement de cette conférence ?
R:La Tunisie accueille ce grand forum, une première dans l’histoire du pays. Plusieurs parties ont souligné que cette manifestation aurait du être organisée bien avant alors que d’autres considéraient que le moment n’était pas encore opportun et qu’il est toujours temps de s’occuper de la situation économique, la principale raison du soulèvement des jeunes et de la population au moment de la révolution décembre 2010/janvier 2011.
Pendant six ans, nous avons réédifié les institutions de l’Etat qui est maintenant doté d’une constitution saluée par la communauté internationale et qualifiée d’exemplaire. Nous avons ainsi enregistré une avancée dans la refonte institutionnelle et politique du pays mais peu d’intérêt a été accordé à l’économie. Il est donc temps de s’en préoccuper ».
La participation à cette manifestation est importante. Ainsi, 70 pays sont représentés au plus haut niveau de l’exécutif : Chefs de gouvernements, Chefs d’Etat, ministres, responsables politiques mais aussi plusieurs institutions économiques et financières internationales : La Banque mondiale, le Fond monétaire international (FMI), la Banque européenne de l’investissement (BEI), le fonds arabe économique et social (Fades)…Bref tous nos amis
Q:Quelle est votre appréciation des annonces faites par les bailleurs de fonds pendant cette conférence?
R: Les financements octroyés ont été au niveau des attentes puisque la valeur globale des sommes annoncées est estimée, selon un premier décompte, à 16 ou 17 milliards de dollars. C’est important car la Tunisie a besoin de ce soutien .
Q:Comment assurer l’utilisation à bon escient de ce montant ?
R: »Le montant global des enveloppes annoncées dans le cadre de conventions permettra de financer des projets précis, à l’instar des conventions conclues avec la BEI et l’AFD pour des montants très respectables, outre des accords-cadres et des intentions qui ont été annoncées au niveau politiquet.
Il nous revient, maintenant, d’assurer le suivi de toutes ces ressources octroyées, de manière à ce qu’elles aboutissent à des engagements réels et se concrétisent dans les années à venir par leur déboursement en faveur de l’économie tunisienne.
Ces déclarations et annonces faîtes par les bailleurs de fonds restent tributaires de la capacité de la Tunisie à réaliser les réformes engagées. Il s’agit d’ un contrat gagnant- gagnant qui implique les uns et les autres et la partie tunisienne en premier lieu avec des droits et des devoirs pour mener à bien les réformes non pas pour satisfaire les bailleurs de fonds internationaux mais pour créer les modalités et l’environnement favorable à un investissement fiable en Tunisie (local et international).
Pour ce faire, il y a lieu de préparer des études de faisabilité environnementales techniques, financières et institutionnelles de tous les projets qui ont été présentés aujourd’hui à nos partenaires.
Les déclarations sont un bon signal, mais pour les concrétiser, il faut présenter du concret aux bailleurs de fonds. En fait, c’est à nous de réussir la suite des événements, parce que recevoir de l’argent de l’étranger c’est bien, mais il est impératif de mobiliser toutes nos capacités humaines, institutionnelles et financières.