Le président Béji Caid Essebsi, à Berlin les 12 et 13 juin, pour participer à la conférence « Compact with Africa »
Le président Béji Caid Essebsi participera à la conférence intitulée « Compact with Africa » sur « le partenariat avec l’Afrique » qui se tiendra les 12 et 13 juin 2017, dans la capitale allemande, Berlin. Il sera accompagné d’une délégation officielle, composée notamment du ministre des affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui et du ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale et des finances par intérim, Fadhel Abdelkefi.
Cette initiative lancée par l’Allemagne en tant que présidente du G20, sera exécutée en étroite collaboration avec les institutions financières internationales: BAD, FMI et BM, a déclaré l’ambassadeur d’Allemagne à Tunis, Andreas Reinicke, à l’agence TAP. Elle fait partie du volet financier du G20 et constitue la dernière étape sur la voie de la préparation et de l’adoption du Compact, après celle de Baden – Baden (février 2017) et de Washington (avril 2017).
Il a rappelé que la chancelière allemande Angela Merkel, a fait part de son intention d’y associer la Tunisie lors de son entretien avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed, en février dernier, à Berlin.
Reinicke a précisé qu’un premier groupe de cinq pays : Tunisie, Maroc, Côte d’Ivoire, Rwanda et Sénégal, est retenu pour bénéficier de cette initiative. Ces pays seront présents à Berlin, les 12 et 13 juin 2017, pour présenter leurs besoins et leurs priorités, à travers des propositions de projets concrets.
Cette initiative implique un engagement politique de haut niveau des pays africains bénéficiaires, des pays du G20 et des Institutions financières internationales, en vue de mettre en œuvre les mesures appropriées devant être arrêtées d’un commun accord, dans trois domaines d’intervention à savoir le cadre macroéconomique, le climat des affaires et la réforme du secteur financier, a-t-il indiqué.
L’ambassadeur d’Allemagne à Tunis a relevé que les pays du G20 et les institutions financières doivent coordonner leurs programmes d’assistance technique et leurs interventions pour garantir plus d’efficacité à leur action. Ils s’engagent également, à encourager leurs investisseurs et leurs sociétés à investir dans les pays de l’initiative.
En ce qui concerne le partenariat bilatéral avec la Tunisie, il prévoit la signature à Berlin, d’un protocole d’accord au terme duquel l’Allemagne apporte un appui budgétaire supplémentaire à la Tunisie, a-t-il ajouté.
Nabil ben Khedher, conseiller chargé du suivi des dossiers diplomatiques à la présidence de la république a fait savoir à l’agence TAP, qu’il s’agit aussi, de mettre en place une ligne de crédit au profit des PME et une assistance technique pour la mise en place de l’Instance Tunisienne de l’investissement.
La Tunisie a été parmi les premiers pays, sélectionnés par l’Allemagne pour assister à cette « initiative intéressante et nouvelle, ce qui qui illustre les relations priviégiées existant entre les deux pays », a-t-il souligné.
La participation du Président de la République à la Conférence de Berlin comportera trois volets qui se dérouleront le lundi 12 juin 2017, en présence de la Chancelière allemande et des Chefs d’Etat et de gouvernement africains invités: la séance inaugurale de haut niveau au cours de laquelle le Chef de l’Etat prononcera une allocution, une table ronde sur les investissements privés dans les infrastructures en Afrique et un dîner offert en l’honneur des Chefs d’Etat et de gouvernement.
Neuf pays ont confirmé leur participation au niveau des Chefs d’Etat, à savoir la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Sénégal, le Ghana, la Guinée (présidence de l’UA), l’Egypte, le Mali et le Niger. Le Maroc n’a pas confirmé le niveau de sa participation, mais sera probablement, représenté par le Ministre des Finances. Du côté du G7, l’Italie sera représentée par son Président du Conseil. Prendront part également, à la Conférence, les présidents des institutions internationales: Banque Mondiale, BAD, FMI, Commission de l’Union africaine.
La conférence de Berlin, qui se veut complémentaire à d’autres initiatives et programmes (Agenda 2063 de l’UA, Agenda 2030 de l’ONU…), a pour objectif de promouvoir les investissements privés et les infrastructures en vue de développer l’Afrique et d’assurer de l’emploi aux jeunes africains.
Des compacts, comportant des volets bilatéraux notamment avec les pays parrains, devraient être conclus avec les pays retenus à savoir la Tunisie (parrainée par l’Allemagne), le Maroc (France et Espagne), le Sénégal (France), le Rwanda (Grande Bretagne) et la Côte-d’Ivoire.
Lors des travaux de la Conférence de Berlin, chaque pays africain retenu doit faire une présentation politique et une présentation technique, comportant sa vision et ses attentes de cette initiative ainsi que ses besoins et priorités. Le document de la Tunisie a été élaboré par le Ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, en étroite collaboration avec le FMI, la BM et BAD.
Il a été convenu de mettre l’accent lors de la présentation technique tunisienne sur les éléments suivants: les réformes (accomplies ou en cours) portant sur le cadre macroéconomique et le climat d’affaires notamment en ce qui concerne la loi de l’investissement, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, les réformes du secteur bancaire et financier, les secteurs porteurs d’opportunités, assortis de fiches de projets concrets à exposer.
Les secteurs retenus sont : l’infrastructure, l’industrie des composants automobiles et aéronautiques, l’industrie agro-alimentaire,; les technologies de l’information et de la Communication (TIC) et le secteur de la santé.
Les pays bénéficiaires s’engagent à mettre en œuvre les réformes jugées nécessaires en vue d’améliorer le climat des affaires et la confiance des investisseurs.
Outre le compact multilatéral, la partie allemande a souligné sa disposition à contribuer à l’initiative » Compact with Africa » inscrite dans le cadre du G20, en lançant un mécanisme bilatéral dénommé » partenariat d’investissement » visant trois pays bénéficiaires à savoir la Tunisie, le Ghana et la Côte d’Ivoire, retenus pour leur engagement en matière de bonne gouvernance.