Projet tuniso-allemand pour enrichir le dialogue social et créer des emplois
Un projet tuniso-allemand visant à enrichir le dialogue social existant en Tunisie afin de mieux exploiter son potentiel et de contribuer à la promotion de l’emploi, a été lancé, lundi, lors des travaux d’une table ronde axée sur les objectifs du dialogue social.
Ce projet vise la mobilisation des expériences des acteurs du dialogue social allemand pour un appui à la mise en œuvre des politiques d’emploi en Tunisie, souligne un communiqué de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).
Au cours de leurs interventions, les participants aux travaux de cette table ronde, ont mis l’accent sur l’importance de la formation en alternance et sur l’importance de la synergie entre le système éducatif et de formation professionnelle et les entreprises afin que ces deux systèmes forment des compétences qui répondent aux besoins réels des entreprises et du marché de l’emploi.
» L’objectif de cette table ronde est d’établir un échange et un partage des pratiques et des expériences pour trouver des idées qui pourraient sortir la Tunisie de la situation difficile qu’elle traverse dans un environnement international économique difficile « , a souligné l’Ambassadeur de la République fédérale d‘Allemagne Andreas Reinicke.
Et d’appeler à la nécessité » de comprendre et d’apprendre de nos expériences mutuelles positives et négatives « .
Idée partagée par la présidente de l’UTICA Ouided Bouchamaoui, laquelle a déclaré que la Tunisie est » en train d’apprendre après avoir réussi une révolution conduite et réussie par des jeunes sans encadrement politique mais grâce aussi à l’engagement, l’énergie des femmes tunisiennes et au rôle très important de la société civile « .
» Emploi, liberté et dignité sont les slogans clamés par les jeunes lors de la révolution « , a déclaré Bouchamaoui, ajoutant » qu’il ne peut y avoir de dignité sans emploi et c’est aux partenaires sociaux de contribuer à la concrétisation de ces demandes formulées par la jeunesse tunisienne « .
Abordant le thème de la table ronde, elle a rappelé qu’en décembre 2012 l’UTICA et l’UGTT, » les organisations clefs de la réussite de la Tunisie « , ont été ensemble pour entamer un véritable dialogue de rapprochement pour sauver le pays grâce à des relations bien établies entre les deux organisations.
» Aujourd’hui, nous devons être encore plus ensemble pour redémarrer l’économie, satisfaire les demandes des jeunes et nous sommes avides de connaitre l’expérience allemande en matière de dialogue social non pas pour la calquer mais pour s’en inspirer en prenant en considération les particularités du dialogue social tunisien « , a encore fait savoir la présidente de la centrale patronale.
Pour Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, c’est la culture du dialogue qui a sauvé le pays. » Les relations entre l’UGTT et l’UTICA sont excellentes « , a-t-il affirmé, ajoutant que le conseil du dialogue social verra bientôt le jour.
Le responsable syndical a également annoncé, lors de son intervention, qu’un accord tripartite sur le travail décent sera signé, le 9 juin prochain à Genève par le Gouvernement, l’UTICA et l’UGTT à l’occasion du Congrès annuel de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Le Président des associations allemandes d’Employeurs (BDA), Dieter Hundt, a, dans son intervention, affirmé que le partenariat social a été très important pour la réussite économique de l’Allemagne.
» Il y a souvent des désaccords mais nous arrivons toujours à des compromis grâce à un pré-requis pour ce partenariat social : la confiance mutuelle « , a-t-il indiqué.
L’ancien Président de la Confédération allemande des Syndicats (DGB) et de la Confédération Syndicale internationale (CSI), Michael Sommer, est ensuite intervenu pour aborder la problématique du dialogue social en Allemagne, estimant que pour éviter les grèves, il faut toujours négocier pour arriver à un compromis.
Mohamed Trabelsi ministre des affaires sociale, a, pour sa part, mis l’accent sur l’importance de la culture d’entreprise, la culture d’accepter l’autre et ne pas limiter le partenariat social aux questions de l’horaire du travail, des salaires. Cette nouvelle approche des relations sociales doit permettre d’intégrer l’entreprise dans son environnement, a-t-il estimé.
» Il y a beaucoup de chemin à faire et il faut commencer par institutionnaliser le dialogue social qui ne doit pas être une solution de pompier mais un moyen de prévention, d’anticipation des conflits « , a-t-il précisé.
La table ronde a été organisée avec l’appui du Ministère fédéral allemand pour la Coopération Economique et le Développement (BMZ) et en partenariat de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), la Fondation Friedrich Ebert (FES), la Fondation Konrad Adenauer (KAS) et la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce (AHK)