Ramadan 2013 et son impact sur les secteurs économiques en Tunisie
Le ramadan est accueilli avec une ferveur qui se manifeste à la fois par une volonté ascète – un « revival » spirituel – et en même temps une nouvelle façon de se retrouver, plus festive. Le côté festif explique la surconsommation durant ce mois: quand on se retrouve, on achète des produits de meilleure qualité, plus chères et en plus grande quantité. Le moment du ramadan, c’est un moment de purification, mais c’est aussi un moment où on doit exprimer sa générosité. Pour ce faire, on invite les gens en leur offrant des mets de qualité. Cela ce traduit par des dépenses plus fortes.
Il est convenu que Ramadan éradique la pauvreté alimentaire, réduit l’inégalité et atténue la pauvreté. Mais les Tunisiens s’inquiètent et râlent face à une flambée des prix qui dépassent parfois 20 % sur certains produits alimentaires qui rend leur panier de plus en plus léger, alors qu’en moyenne leur consommation croît de 30 % durant le ramadan. L’augmentation des dépenses alimentaires au cours du ramadan concerne pour l’essentiel les produits riches en protéines animale et végétale (produits laitiers, viandes, volailles,…) ainsi que le lait et ses différents dérivés (Yaourt, crèmes desserts ..). La croissance de la consommation de certaines matières tend à devenir phénoménale durant le mois du jeûne au point de remettre en question les vérités spirituelles même de ce mois Saint connu pour être pourtant le mois de la modération. Selon les statistiques de l’institut national de la consommation (INC), la consommation des œufs augmente de 98% pendant le mois de carême. C’est ainsi que des stocks régulateurs œufs et poulets ont été constitués pour assurer l’approvisionnement du marché.
Sans oublier que durant le mois de Ramadan et les jours de l’Aïd, la consommation de pâtisseries augmente. Les sucreries nous accompagnent tous les jours sans arrêt. Ces produits sont commercialisés fréquemment sur le secteur informel qui domine nos souks durant ce mois.
L’augmentation des dépenses dans les produits alimentaire est au détriment des produits non alimentaire, à titre d’exemple, le tourisme local sera sans nul doute largement affecté par le ramadan puisque la majorité des Tunisiens préfère les soirées familiales et entre copains durant ce mois.
Malgré les augmentations salariales réalisées cette année, le pouvoir d’achat demeure en détérioration puisque les prix n’on pas cessés d’augmenter. Pour faire face à l’augmentation de la consommation alimentaire au cours du ramadan, les ménages ont tendance pour l’essentiel à réduire le budget non-alimentaire.
C’est donc un point positif pour l’économie. Mais à l’inverse, observe-t-on une baisse de productivité de la part des salariés musulmans qui pratiquent le jeûne. Pour certains, le Ramadan est symbole de paresse, de relâchement et d’inaction. L‘activité économique, tout secteurs confondus excepté celui de l’alimentaire, stagne, sinon recule d’une manière vertigineuse.