« Le rapport de la Cour des Comptes sur l’INS est « choquant » et doit être pris au sérieux par les hauts responsables » (Samia Abbou)
La député Samia Abbou a qualifié, samedi, de « choquant », le dernier rapport de la Cour des Comptes qui fait état de disfonctionnements et de mauvaise gestion au sein de l’Institut National de la Statistique (INS), s’indignant du « peu de sérieux » et de l’absence de suivi de ce rapport, de la part du ministre de Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Zied Laadhari, auquel les députés ont adressé des questions orales, samedi, à l’ARP.
Abbou a aussi déclaré que « la corruption financière et administrative » gangrène cet établissement d’importance majeure, relevant que l’INS reçoit des dons de plusieurs organismes internationaux, dont l’UNICEF et la BAD, « mais, personne ne sait comment ces dons sont gérés ».
La députée a accusé le directeur général de l’INS de corruption financière, évoquant des disfonctionnements administratifs et financiers, dont la conclusion d’un marché, en absence totale de critères de la transparence et de concurrence loyale et sans revenir à l’Observatoire National des Marchés Publics.
D’après la parlementaire, les données et les statistiques publiées par l’INS ne sont plus fiables, après la manipulation des données l’emploi, le chômage, le développement et la pauvreté. « Ne pas réagir face à ces dépassements relève de la complicité avec les contrevenants », a accusé Abbou.
Le ministre Zied Laâdhari n’a pas répondu aux questions posées par la députée, se contentant de dire que « le rapport de la Cour des comptes évalue une période de 5 ans et je ne peux répondre à toutes ces interrogations en seulement 10 minutes ». Et d’ajouter » Nous ne sommes pas ici pour parler de généralités, mais pour répondre à des questions précises ».
En effet, le 30ème rapport général de la Cour des comptes a évoqué plusieurs disfonctionnements au sein de l’INS, dont des recrutements exceptionnels « non adaptés aux besoins réels de l’établissement », lesquels ont augmenté de 169%, le nombre des employés de l’Institut entre 2010 et 2016. Les dépenses de salaires ont augmenté de 5,881 MD en 2010 à 15,5 MD en 2015.
Le rapport de la CC a également fait état de dysfonctionnements au niveau de la gestion de ressources humaines, dans la mesure où les employés de l’Institut ont bénéficié, illégalement, de primes et d’avances sur les salaires et aussi d’autres avantages financiers au titre de fonctions, durant la période 2013- 2016, estimés à 51,5 MD.