Le secteur privé tunisien ne se prononce ni totalement pour, ni totalement contre l’adoption de l’ALECA (indice de perception de l’ALECA )

    Avec un score global de 56 points sur 100, le secteur privé tunisien ne se prononce ni totalement pour, ni totalement contre l’adoption de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), selon la 2ème édition de l’indice de perception de l’ALECA en Tunisie, réalisé par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE).
    En comparaison aux résultats de la première édition, l’indice révèle une dégradation générale de la perception des chefs d’entreprise vis-à-vis de l’ALECA, tout secteur confondu. Avec un score global de 44 points sur 100, le secteur agricole se prononce contre l’adoption de l’ALECA en Tunisie, et les entreprises opérant dans le secteur perçoivent l’ALECA comme une menace pour leur activité. Le secteur des services a accordé une note égale à 51 points sur 100 et ne se prononce ni totalement contre, ni totalement pour l’adoption de l’ALECA, souligne le document réalisé dans le cadre du National Business Agenda, mené en partenariat entre l’IACE, l’UTICA, l’UTAP et la Présidence du Gouvernement.
    De même, pour les entreprises opérant dans le secteur industriel qui ont accordé une note de 69 points sur 100 et ne se prononcent ni totalement contre, ni pour l’adoption dudit accord.
    Il convient de noter que les résultats de cette deuxième édition révèlent presque la même tendance que celles de la première édition (2016), avec 37 points pour l’agriculture, 59 pour le secteur des services et 76 points pour l’industrie.
    A noter que cet indice a été élaboré par l’IACE afin de déterminer quels sont les secteurs d’activité qui sont prêts à la libéralisation et dont la compétitivité sera préservée et quels sont ceux pour lesquels cette ouverture constitue une menace face à la concurrence que représente le marché européen.
    L’indice se base sur quatre piliers majeurs permettant de déterminer des scores pour chaque secteur d’activité à savoir la position concurrentielle, la connaissance de l’ALECA, l’impact perçu et l’adoption de l’ALECA.
    56% des chefs d’entreprises sont au courant du stade d’avancement de l’ALECA avec l’Union Européenne et 44% ne le sont pas. Les moyens d’informations sur l’ALECA sont les médias ; à savoir la presse, la Radio et la Télé (51,60%), les associations professionnelles (35,50%), les structures gouvernementales (9,70%) et d’autres sources (3,20%).
    Selon les auteurs du document, les priorités qui devraient être couvertes par les négociations, sont les procédures administratives (36,4%), l’environnement non concurrentiel (18,2%), les règles d’origine (15,9%), la fiscalité (13,6%), les exigences et la sécurité des produits (11,4%), outre les normes de santé et de sécurité au travail (4,5%).
    Concernant le jugement des chefs d’entreprises vis-à-vis de l’action du Gouvernement, ils ont attribué une note de 2,77 sur 5 pour la participation du secteur privé, 2,68 sur 5 pour les travaux préliminaires, 2,53 sur 5 pour le programme de mise à niveau, 2,38 sur 5 pour la communication et 2,36 pour la participation de la société civile.
    Les chefs d’entreprises sondés ont appelé à une bonne communication autour de cet accord et une implication des divers acteurs, à tenir compte de la différence de maturité entre les sociétés des deux rives, à faire participer les secteurs économiques sur la base d’études sectorielles et à écouter les partenaires sociaux.
    Ils ont mis l’accent sur la nécessité de privilégier l’emploi et l’export, la détermination d’un objectif pour cet accord, la synchronisation totale avec le secteur privé, l’évaluation détaillée et objective de l’Ancien Accord, la prise en compte les secteurs fragiles et la sélection des filières à libéraliser.