Le « Startup Act » sera soumis dans quelques semaines, à la Présidence du gouvernement

    Le « Startup Act », nouveau projet de loi visant à favoriser la mise en place d’un nouveau cadre légal et d’un écosystème propices à l’émergence de startups innovantes, devrait être soumis à la Présidence du gouvernement dans quelques semaines.
    Ouvrant un workshop sur le thème « Startup Act, pour libérer et réaliser le plein potentiel entrepreneurial de la Tunisie « , au Technopole El Ghazala, le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, a salué la persévérance des jeunes startuppeurs qui étaient derrière l’idée de départ de ce projet de loi et qui contribuent encore, à son élaboration.
    Il a estimé que  » ce projet de loi et toute la dynamique qu’il soutient constituent des piliers importants de la stratégie Tunisie Numérique 2020 « , rappelant « les efforts déployés par l’équipe gouvernementale pour moderniser le cadre réglementaire et améliorer la gouvernance des investissements, dans le sens d’une plus grande facilitation de l’acte d’investir « .
    Youssef Chahed a par ailleurs, déclaré que « nous n’avons pas su jusqu’à présent, tirer profit de la loi sur les PPP, dont l’esprit favorise une dynamique commune d’investissement entre l’Etat et les opérateurs privés », considérant « qu’il est bien temps de mettre à profit tout les mécanismes d’appui à l’investissement ».
    Le « Startup Act » fait partie d’une initiative nationale d’excellence  » startup Tunisia  » qui en cours d’élaboration autour de 4 axes clés, à savoir le Startup Act qui consiste en l’élaboration d’un cadre juridique propice aux startups, le Tunisian Apex, mécanisme d’appui au lancement de fonds d’investissement liés aux Startups, le Coders Nation (codeur), mécanisme d’appui à l’apprentissage du développement informatique et à la formation de codeurs de qualité et l’Inclusion pour s’assurer que cette dynamique touche toutes les villes du pays.
    Dans son intervention, le ministre des technologies de la Communication et de l’Economie Numérique, Anouar Maarouf a assuré que « cette nouvelle loi, si elle est bien élaborée et bien assortie des mécanismes permettant sa bonne application, serait pour le domaine numérique en Tunisie, ce qu’était la loi 72 pour le textile à l’époque et permettrait d’ouvrir des horizons illimités « .
    Et d’ajouter, « la Tunisie doit aujourd’hui saisir la chance numérique qui lui est offerte et s’inscrire dans la dynamique numérique internationale, en développant un écosystème dynamique pour les startups locales, mais également en s’érigeant en une rampe de lancement pour les startups d’envergure internationale, ce qui va lui permettre de devenir un Hub entrepreneurial régional « .
    Maarouf a par ailleurs affirmé que « ce projet de loi, ne concurrence pas la nouvelle loi sur l’investissement mais il la complète en créant une « brèche spécifique » à une catégorie spécifique d’entreprises fortement innovantes ».
    Pour sa part, Saida Ounissi, secrétaire d’Etat à la Formation professionnelle chargée de l’Initiative privée a précisé que  » le Startup Act confirme le constat que le cadre légal tunisien est loin de favoriser l’émergence et le développement de startups « , soulignant  » que ce projet vise essentiellement la simplification des procédures administratives, la facilitation de l’accès au financement, et la création des conditions nécessaires pour une percée internationale des startups ».
    Invités à témoigner de leurs expériences, certains startuppeurs, dont Walid Sultan Midani fondateur de Digital Mania, première entreprise de jeux vidéo tunisienne, Mourad Haddouk, fondateur de Doorba Academy, plateforme d’apprentissage de la langue arabe, Taher Mestiri General Manager of I.T.Grapes , société de services en ingénierie informatique, ont surtout mis l’accent sur les obstacles auxquels ils ont dû faire face, pour monter leurs projets. Lesquels obstacles sont essentiellement liés à l’absence de possibilités de faire leurs transactions en ligne, aux complications des opérations d’achat et de paiement en devises qui les contraignent à externaliser une partie de leurs activités, à la difficulté d’ouvrir un compte bancaire à l’étranger, à la fuite des cerveaux, aux défaillances de la diplomatie économique, aux complications administratives….
    Ces startuppeurs ont en outre exprimé leur attachement à investir dans leur pays, invitant les autorités à agir sur tous ces obstacles pour qu’ils ne soient pas contraints à délocaliser leurs projets en dehors de la Tunisie.