Le transporteur aérien tunisien (Tunisair) n’a pas pu, depuis 2009, renouer avec les bénéfices.
À partir de 2010, et jusqu’à ce jour, la compagnie tunisienne accumule les pertes. Ce qui a fragilisé significativement sa situation financière qui est devenue alarmante et exige une prise de conscience et une restructuration efficace et audacieuse.
Un tel plan de sauvetage devrait se mettre en place sur de bonnes bases non sans une volonté politique jusque là inexistante pour plusieurs raisons.
En effet, en 2009, Tair a pu réaliser un gain net de 60 millions de dinars, soit des bénéfices réalisés non distribués (réserves) de l’ordre de 426 millions de dinars.
Cela représentait une belle marge de manœuvre étant donné que le capital social de la société tunisienne s’élevait à 106 millions de dollars.
En 2010, la perte a atteint 3.7 millions de dinars seulement mais l’hémorragie n’a pas été contrôlée (pour diverses raisons) pour se situer en 2013 aux alentours de 205 millions de dinars.
Cependant, en 2014, Tunisair, par un coup de magie, a fait un résultat positif de 43 millions de dinars. Ne vous étonnez-pas ! Cela est dû à un décret ministériel qui avait décidé l’annulation des dettes de l’L’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) envers TAIR qui s’élève à 150 millions de dinars. Sans cette décision, les pertes auraient dépassé les 100 millions de dinars.
Concernant l’année 2015, avec l’absence de l’intervention de l’Etat, le résultat était déficitaire de 71 millions de dinars conjugué à une baisse importante de 20% au niveau des recettes.
Le ministre de Transport, Anis Ghedira, a parlé récemment du licenciement de 1700 personnels de TAIR. Les différents ministres ont toujours déclaré l’obligation de recourir à un plan de sauvetage pour permette à TAIR de décoller.
Rien n’a été fait depuis la révolution. Que des promesses. Et le contribuable continue à injecter son argent dans les comptes d’une société pour financer les salaires gonflés d’un sureffectif qui est estimé à plus de 2000 postes.
Les raisons de cette impuissance et ce laxisme sont diverses. L’instabilité politique et sociale qui a marqué la Tunisie depuis la révolution ne permettent pas à un gouvernement d’engager des mesures drastiques notamment en présence d’une actualité brulante (Terrorisme, dialogue, ARP, constitution, loi de finance, manifestations…).
En outre, la résistance des syndicats a toujours été une entrave à la réalisation des plans de sauvetage. L’UGTT, n’a pas donné son aval pour le licenciement des centaines de personnels. Le rapport de force entre le gouvernement et l’UGTT, ainsi que l’aspect social de l’opération compliqueraient manifestement la situation.
D’autant plus, plusieurs éléments endogènes et exogènes ont compliqué la situation. Le contexte sécuritaire qui a pesé lourd sur le tourisme tunisien a fait perdre Tair des centaines de milliers de clients. La Tunisie a perdu des marchés traditionnels et Tair a payé cher ces aléas.
En tant que société publique, Tunisair, ce transporteur tunisien est à la traine par rapport à ses concurrents en raison de la bureaucratie et du manque de sérieux de ses responsables (retards et annulations des vols…). Les prix que propose Tair sont également exorbitants par rapport à la réalité du marché. Cela est expliqué par la charge d’exploitation très élevée en raison de la grosse masse salariale. Ce qui rend le prix de revient des produits Tair moins compétitifs.
Le constat a été fait. Les solutions existent. Il ne manque que la volonté. Pour sauver notre transporteur national, il faut agir. La politique a tout détruit. Sauvons notre TAIR !
SBK