Une Alliance des patronats francophones pour mieux exploiter le potentiel de la francophonie économique
L’Alliance des patronats francophones, dont l’accord l’instituant a été signé, mardi à Tunis, vise selon les présidents de l’UTICA, Samir Majoul et du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, à mieux exploiter le potentiel de la francophonie économique et à favoriser une croissance inclusive dans chacun des pays membres.
Pour Majoul cette alliance « est née en pleine déstabilisation du monde, du fait d’une succession et superposition de crises. Dans ce monde instable, notre rôle, est de contribuer à le rééquilibrer, pour le bien de nos pays, de nos peuples, de nos économies, de nos entreprises, de la paix, du climat et des générations futures ».
Il a ajouté que l’espace francophone a tout le potentiel pour devenir une chance pour ses habitants et le reste du monde. il représente 20% du commerce mondial, 16% du PIB mondial, 14% des réserves énergétiques et minières et comprend des places financières de 1ère importance et est doté d’un droit des affaires ayant une base commune outre une démographie dynamique, jeune et très bien formée et des entreprises évoluant dans tous les secteurs d’activité économiques, innovantes, compétitives, comptant de nombreux leaders mondiaux.
« La richesse de la Francophonie viendra de la croissance des flux entre nos entreprises, plus d’échanges commerciaux, plus d’investissements croisés et plus de partenariats», a-t-il dit.
Il a indiqué qu’à l’occasion du sommet de la francophonie prévu à Djerba, en novembre prochain, un forum économique international sera organisé en marge du sommet politique notant que ce forum « sera l’occasion de porter nos messages et propositions, aux Chefs d’États et de Gouvernements ».
En effet, les crises ont favorisé une prise de conscience de l’importance de garantir un approvisionnement durable, de l’importance de la proximité d’autant que les enjeux économiques ne peuvent plus être décontextualisés de la géopolitique et que bon nombre de secteurs redeviennent stratégiques en périodes de crises, selon ses propos.
Ainsi, le message que nous devons adresser aux chefs d’états et de gouvernements qui seront réunis à Djerba pour le sommet de la Francophonie, est simple : Prospérons ensemble ! Agissons par l’économique pour notre souveraineté et notre résilience », a-t-il dit.
De son coté, le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, a affirmé que « sept mois après la première rencontre à Paris des entrepreneurs francophones, on pourrait dire que nos promesses commencent à se concrétiser avec la signature de l’accord de Tunis ».
Et d’ajouter « c’est un véritable exploit dans le contexte sanitaire et international actuel. C’est historique car jamais les secteurs privés des pays francophones ne s’étaient rassemblées avec autant de volonté de créer ensemble les outils d’une francophonie des entreprises ».
Le président du MEDEF, a encore rappelé qu’historiquement, la francophonie a été essentiellement structurée autour des questions linguistiques, culturelles et éducatives. Mais aujourd’hui ce sont les questions économiques que nous voulons traiter. Il s’agit d’un véritable potentiel un peu méconnu aujourd’hui et que nous devons exploiter davantage.
Il ne s’agit pas, selon lui, d’opposer la francophonie à d’autres sphères mais d’agir dans un esprit de complémentarité e et de rapprochement des peuples.
Le responsable français a fait savoir que « le travail a déjà commencé dans le cadre de cette alliance. Sept thématiques ont été déjà identifiées à savoir les infrastructures et grands projets, la libre circulation des biens, des services et des personnes, la transition écologique et RSE, le financement, l’eco-investissement et la formation.
Des groupes de travail sont déjà mis en place et les résultats de leurs travaux seront discutés lors de la deuxième édition de la rencontre des entrepreneurs francophones, prévue en octobre prochain à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Regroupant au total 31 patronats francophones, l’accord de création de l’Alliance des patronats francophones a été signé mardi par 23 organisations des employeurs. Outre ceux de la Tunisie et de la France, des représentants des patronats de l’Algérie, la Belgique, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Canada (Québec), les Comores, le Congo-B, la Côte d’Ivoire, le Djibouti, la France, le Gabon, la Guinée Conakry, le Liban, Madagascar, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, la RDC, le Sénégal, le Tchad et le Togo ont fait le déplacement à Tunis.
TAP