L’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) a affirmé, lundi, la possibilité de de durcir les mouvements de protestation et de recourir à l’escalade afin de défendre les droits et les intérêts des agriculteurs et des pêcheurs, et ce, » face à la poursuite de cette situation indigne pour les professionnels de ces deux filières « .
L’Union a précisé, dans un communiqué, publié lundi, à l’issue de la réunion périodique de son conseil central (du 19 au 21 octobre 2018), que la détérioration des revenus des agriculteurs et des pêcheurs est » le résultat de la crise politique « , que connait la Tunisie, ajoutant que cette crise a fortement impacté la situation économique et sociale dans le pays.
L’organisation agricole a appelé, ainsi, l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) à » assumer ses responsabilités » et à » définir les solutions constitutionnelles permettant de surmonter cette crise « . Elle a appelé, aussi, » toutes les forces politiques et sociales à accorder plus d’intérêt aux réelles priorités du pays, à remédier aux problèmes de développement, de l’emploi et de l’amélioration des conditions de vie du citoyen Tunisien, et à résoudre les problèmes des deux filières de l’agriculture et de la pêche « .
L’UTAP a réitéré l’impératif de » fournir aux agriculteurs tous les engrais et les semences, avec les quantités nécessaires, et de leur faciliter l’accès au financement, afin de mieux se préparer à la saison des grandes cultures « .
Elle a appelé, en outre, à » faire valoir les conditions climatiques adéquates et à assurer les conditions opportunes pour mener à bien les saisons agricoles, notamment celles d’olives et de dattes « .
L’Union a renouvelé son appel à » accélérer la mise en service du Fonds de catastrophes naturelles, et à décider, en urgence, à propos des dédommagements qui sont présentés aux personnes sinistrées « .
L’UTAP a mis en garde contre les dangers menaçant la sécurité alimentaire en Tunisie, en raison de la pénurie d’eau, et des répercussions des changements climatiques.
L’union a également affirmé son soutien aux protestations des agriculteurs des zones irriguées pour réclamer leur droit en eau d’irrigation.
Elle a aussi appelé à prendre en considération ses propositions concernant la loi de Finances 2019, en l’occurrence celles relatives à l’endettement, à la subvention des hydrocarbures et à la réforme du système d’assurance.
Elle a réitéré son appel à créer un fonds dédié à la santé animale et à faciliter les procédures d’obtention des avantages inscrits dans le cadre de la nouvelle loi de l’investissement.
L’UTAP a également exprimé son mécontentement quant au retard pris par la réforme du système de la couverture sociale au profit des pêcheurs fustigeant la persistance des problèmes auxquels fait face le secteur notamment la pêche anarchique, la pollution maritime, la vétusté des infrastructures portuaires…
Elle a appelé le gouvernement à mettre en application des décisions prises lors des réunions du comité mixte 5+5 et à mettre en place un plan de mise à niveau du secteur agricole, avant la signature de l’Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA ) prévue pour 2019.
L’union agricole a, en outre, exprimé ses préoccupations face aux difficultés que rencontrent les filières agricoles, notamment celles du lait, des volailles et des légumes, dénonçant les décisions unilatérales prises par le ministère du Commerce à cet égard.