La Tunisie et l’investissement en Afrique subsaharienne : Intérêts économiques croisés

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Les relations entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne remontent à plusieurs siècles. L’espace saharien a longtemps été un espace de communication, de flux migratoires, et d’échanges commerciaux. Ces contacts ont donc non seulement été économiques, mais aussi intellectuels, artistiques et spirituels. Mais les relations commerciales avec la région subsaharienne pendant la période coloniale ont été détournées au profit de l’espace maritime.

Le renouvellement de ces relations renoue certes avec une tradition séculaire, mais obéit surtout aux orientations des autorités politiques envers cette région. Le taux d’intégration de la Tunisie en Afrique subsaharienne reste faible. En effet, les exportations tunisiennes vers l’Afrique ne dépassent pas 640 MDT et les importations 116 MDT.

Le resserrement des liens politiques s’accompagne ainsi du renforcement du cadre juridique de la coopération et de la consécration du volet économique. Le facteur économique se révèle important, non seulement dans les rapports inter-étatiques, mais aussi dans la stratégie de la Tunisie envers le secteur privé dans le cadre de la promotion des rapports économiques et commerciaux avec les pays subsahariens.

Il semble indispensable, aujourd’hui, d’augmenter le nombre  de représentations diplomatiques tunisiennes dans les pays africains, qui ne dépassent pas, actuellement, 9 représentations contre 21 pour le Maroc. D’autre part, il faut multiplier le nombre de vols aériens en direction de ces pays, lesquels sont limités à 4 destinations contre 24 pour le Maroc.

Le caractère strictement politique et diplomatique de l’action extérieure de l’État doit désormais s’étoffer d’une dimension économique à part entière. Dans un contexte mondial marqué par la prééminence de l’économique sur le politique, c’est désormais sur ce volet que la Tunisie doit porter son projection et son offensif de protection de ses intérêts en Afrique subsaharienne.

L’intérêt des entreprises tunisiennes à accroître leur présence en Afrique est aujourd’hui de plus en plus prononcé aussi bien dans le secteur industriel que le secteur des services. Les visites de prospection et de partenariat au sud du Sahara se multiplient depuis plusieurs mois. Des délégations d’hommes d’affaires tunisiens ont séjourné au Mali, au Togo, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Congo Brazzaville, au Gabon et au Bénin. Au cours de leurs voyages, ces délégations conduites, pour la plupart, par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT), ont pu signer plusieurs accords d’investissement et des contrats commerciaux. Parmi les conventions conclues, figurent des accords dans l’agroalimentaire en Côte d’Ivoire, le BTP au Sénégal et la modernisation des services postaux au Bénin. Selon la CCIT, es opportunités d’investissement sont notamment présentes dans les secteurs des nouvelles technologies, les télécommunications, le transport, le tourisme, l’infrastructure et l’industrie agroalimentaire.