La filière des dattes en Tunisie sera confrontée à plusieurs défis internes et externes( Etude OADA)

Une étude réalisée par l’Organisation Arabe pour le Développement Agricole (OADA), a révélé que la filière des dattes en Tunisie sera confrontée, au cours de la prochaine décennie, à plusieurs défis internes dont essentiellement, un excès de production sur le marché local, outre la coïncidence de la période de collecte des dattes avec le mois de ramadan à partir de l’année 2025 .
Cette étude a été présentée lors d’un atelier sur le développement du secteur du palmier dans la région du Maghreb organisé, du 2 au 4 mai 2018 à Tunis, à l’initiative de l’OADA en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche et avec la participation des représentants des composantes de la chaîne de valeurs du palmier dattier dans les différents pays du Maghreb (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie).
Parmi les défis externes de la filière de dattes, l’étude évoque l’autosuffisance du marché marocain qui importait la moitié de ses besoins de la Tunisie. La Tunisie va perdre son positionnement sur le marché marocain qui se prépare actuellement à planter un million de plants de palmiers dans le cadre du programme « Maroc Vert », indique l’étude, ajoutant que ce pays (Maroc) vise à atteindre l’autosuffisance à l’horizon 2025.
La concurrence des dattes algériennes (Deglet Nour) est un autre défi auquel la Tunisie est confrontée, d’autant plus que la production algérienne e dattes a enregistré une croissance accélérée pour atteindre, en 2014, 850 mille tonnes, contre 427 mille tonnes en 1999, souligne l’étude.
Et de rappeler que les importations du marché européen a stagné (la Tunisie occupe 37% du marché européen).
La même étude a noté que le marché indien importe 36 % de ses besoins en dattes de la Tunisie alors que la part de la Tunisie dans le marché asiatique ne dépasse pas 3%.
Elle a, également, dévoilé que la filière des dattes en Tunisie est confrontée à des problèmes structurels au niveau de la production : éparpillement de la propriété, production basée sur la variété deglet Nour et le vieillissement de plus d’un million de palmiers.
L’Etude évoque les problèmes de la hausse continue du cout de production et les difficultés entravant la mécanisation agricole au sein des anciennes oasis. Il s’agit en outre de la faiblesse des ressources financières des petits agriculteurs, du taux d’encadrement, l’absence d’orientation sur le terrain et des références techniques relatives aux nouvelles technologies outre la mauvaise exploitation des ressources naturelles.
Le document recommande la mise en place d’un programme d’action visant à améliorer la production, la productivité et la qualité.
Les auteurs appellent les agriculteurs à adhérer à des coopératives de services agricoles et à adopter la mécanisation agricole afin de maitriser le cout de production, outre la diversification des variétés précoces qui peuvent être écouler facilement sur le marché intérieur.
S’agissant de l’amélioration de la qualité, le document appelle à valoriser davantage le produit à travers l’octroi de normes de qualité (production biologique et géographique).
A rappeler que la Tunisie compte actuellement 6 millions de palmiers produisant 62% de da la variété  » deglet nour  » et 38% d’autres variétés et la moyenne de production a atteint au cours de la dernière décennie 201 mille tonnes.