vendredi, 19 avril 2024

Traitement des eaux en Tunisie : aspiration à des normes internationales

Les eaux usées, aussi appelées effluents liquides sont des eaux polluées, constituées de toutes les eaux de nature à contaminer, par des polluants physiques, chimiques ou biologiques, les milieux dans lesquels elles sont déversées.

Les eaux usées, qu’elles soient d’origine domestique (WC, douches, éviers…) ou industrielle (papetière, agroalimentaire, pharmaceutique, chimique), sont collectées par un réseau d’assainissement complexe pour être traitées dans une station d’épuration avant d’être rejetées dans le milieu naturel.

Les traitements varient en fonction de la nature des eaux usées et de la sensibilité à la pollution du milieu récepteur.

Cependant le Canada et la Suisse sont les leaders mondiaux dans le domaine des traitements des eaux usées. Ainsi les législations européennes et françaises font obligation aux communes, aux agriculteurs et aux industriels, de traiter leurs effluents à l’aide de techniques efficaces. Le gouvernement de l’Ontario a adopté la loi de 2010 sur le développement des technologies de l’eau et la conservation de l’eau pour aider à soutenir la commercialisation des technologies innovantes de traitement et de conservation de l’eau, des eaux usées et des eaux pluviales.

Il a également créé l’organisme «Water Technology Accélération Project» (WaterTAP)  pour promouvoir et appuyer l’Ontario en tant que carrefour mondial des technologies de l’eau.

En effet la société canadienne Hydrus technology en collaboration avec l’Université de technologie du Queensland, ont mis au point des procédés électrochimiques d’oxydation avancée photocatalytiques qui, nécessitent un apport nettement moindre en énergie, en produits chimiques et en main d’œuvre pour une capacité de traitement plus importante, avec une plus faible empreinte écologique et infra-structurelle.

L’occident  semble bien partie pour accomplir la mission de réhydrater la planète de toute sorte de résidu.

A l’échelle nationale  la gestion du secteur de l´assainissement est réalisée par l’établissement public l’Office National de l’Assainissement (ONAS).

Le portail de L’ONAS indique que l’établissement s’emploie à maîtriser la pollution engendrée par les eaux industrielles grâce au :

  • contrôle des rejets industriels polluants ;
  • contrôle des eaux usées d’origine industrielle et des stations de prétraitement relevant des entreprises industrielles, au moyen d’analyses périodiques dans 10 laboratoires (six laboratoires fixes et quatre mobiles)
  • suivi des infractions en matière de rejets de polluants en milieu naturel ;
  • suivi des travaux de réalisation des unités de prétraitement ;
  • – l’assistance et l’encadrement des industriels.

En outre la Tunisie essai de valoriser le traitement des eaux usées afin de trouver une solution pertinente et judicieuse pour faire face aux déficits pluviométrique et climatique importants du pays.

La réutilisation de ces eaux représente aussi une source hydraulique supplémentaire propre à permettre l’extension des périmètres agricoles irrigués, des espaces verts et des terrains de golf.
Cependant le Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis développe traitement des eaux usées par macrophytes. Cette technologie est conçue fiable et adaptable au contexte national afin de traiter les eaux usées pour les petites agglomérations en régions rurales.

La première station implantée par le CITET est celle de Jougar (gouvernorat de Zagouan), une agglomération rurale de près de 1000 équivalents habitants avec un débit journalier de l’ordre de 24 m3/j.

Selon le portail de le CITET,  la phytoépuration ou le traitement des eaux usées par des plantes macrophytes est un procédé de traitement biologique des eaux usées domestiques qui se base, d’une part, sur l’exploitation de la capacité naturelle de dépollution des plantes , et d’autre part, aux bactéries et micro-organismes présentes dans les systèmes racinaires des plantes pour épurer l’eau. C’est un système qui ne demande pas un investissement lourd aux niveaux de la mise en œuvre, de

la maintenance et de l’exploitation. Il a montré une efficacité de point de vu élimination de la pollution organique et microbiologique des eaux usées.

En conclusion,  il faut s’assurer du degré d’adaptation des techniques de traitement utilisées aux conditions locales e et aux objectifs fixés. De même il faut s’assurer de l’absence totale de tout impact négatif sur l’environnement et sur la production agricole. Ceci permettra de réutiliser les eaux traitées en toute sécurité pour protéger l’environnement, promouvoir le secteur agricole et développer l’économie nationale.

Dr Manel Ben Fredj