vendredi, 19 avril 2024

La BAD approuve les grandes lignes de ses perspectives stratégiques pour les dix prochaines années (2023 – 2032)

Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), ont été couronnées vendredi soir à Accra, par l’approbation par les Conseils des gouverneurs, des grandes lignes des perspectives stratégiques du Groupe de la Banque pour les dix prochaines années (2023 – 2032).

Cette stratégie vise à construire à l’horizon de 2032 « une Afrique prospère, fondée sur une croissance inclusive et un développement durable », a indiqué le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta, et Président sortant des Conseils des Gouverneurs de la BAD pendant deux ans, lors de son intervention à la clôture des assemblées annuelles de la BAD (23 au 27 mai 2022) .

Ainsi, en vertu de cette stratégie, chaque pays membre régional (PMR), élaborera un document stratégique pays spécifique conformément aux objectifs des plans de développement nationaux.

Il a également, souligné l’importance « d’achever rapidement, la prochaine stratégie décennale de la BAD et sa mise en œuvre intégrale, afin de parvenir à un développement vert, durable et inclusif sur ce continent ».

Pour le Président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, cette stratégie décennale de la BAD a été approuvée de manière unanime par les gouverneurs, soulignant qu’elle soutient la relance de l’économie africaine.

Elle est axée sur le développement des industries pharmaceutiques, d’une infrastructure de santé de qualité, des questions relatives aux changements climatiques et la garantie d’une transition énergétique juste pour l’Afrique

Sur ce dernier point, d’aprés les estimations de la BAD, « l’Afrique devrait recevoir des crédits carbone d’une valeur de près de 4,64 trillions de dollars d’ici à 2050, soit un flux annuel de 166 milliards de dollars. En fait, le crédit carbone de l’Afrique représente presque dix fois, les 18 milliards de dollars que l’Afrique a reçus entre 2016 et 2019 ».

Vers la réorientation des DTS vers la BAD

L’accent a été également, mis lors de ces réunions, sur l’accès au marché pour le Fonds africain de développement (FAD), le guichet de financement concessionnel du Groupe de la Banque et la réorientation des Droits de tirage spéciaux (DTS) vers la BAD, afin de contribuer dans une large mesure, à la mobilisation des capitaux nécessaires au développement et à l’amélioration des perspectives d’accès au marché pour les économies du continent africain.

L’Afrique a reçu 33 milliards de dollars par rapport à l’allocation de 650 milliards de dollars de DTS que le FMI a approuvés en 2021, en vue d’accroître les liquidités dans le monde.

A ce propos, le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, a déclaré qu’il s’agit là d’une faible part, car les besoins du continent africain entre 2021 et 2025, étaient estimés par le FMI, à 285 milliards de dollars.

Selon lui, même si, l’Afrique a réussi à assurer la réaffectation de 100 milliards de dollars des économies développées, comme convenu par les chefs d’État, lors de la Conférence sur le financement des économies africaines, le gap est encore très élevé, d’où la question qui se pose sur les moyens de mobiliser davantage des ressources.

Et de poursuivre, « le Royaume-Uni compte parmi les pays qui soutiennent cette proposition et qui s’engagent à le faire à condition de voir d’autres pays suivre », appelant à cet égard « à faire un plaidoyer pour convaincre d’autres pays qui vont donner leurs réserves avec le Royaume- Uni, pour que la BAD puisse lever de dizaine de milliards des DTS pour l’Afrique ».

Il y a lieu de noter que l’Union africaine a appelé à une réaffectation des DTS à l’Afrique, à hauteur de 100 milliards de dollars, dont une partie est assurée par la Banque africaine de développement ».
Plusieurs avantages peuvent être tirés de ces DTS par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement, telles que la BAD, étant donné que cette dernière aura la possibilité de multiplier par 4 les DTS, et augmenter la capacité de prêt aux pays ».

Le nouveau Bureau du conseil des gouverneurs de la BAD est composé de l’Egypte (Présidence), le Brésil et l’Ouganda. 81 Etats ont des participations dans le capital de la banque, dont 54 Etats africains et 27 Etats non africains

TAP