Le site naturel et culturel « Table de Jugurtha », situé dans la région de Kallat Senan du gouvernorat du Kef au Nord-Ouest de la Tunisie, figure depuis le 29 septembre dernier, sur la liste indicative de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).
L’organisation onusienne présente sur sa plateforme web, une description détaillée du site de la Table Jugurtha, disponible sur le lien suivant (http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/6278/). En se basant sur ses particularités naturelles, culturelles et symboliques, la description se réfère essentiellement aux spécificités et caractéristiques du site avec des justificatifs de sa “Valeur Universelle Exceptionnelle”.
Le texte visible sur le site officiel de l’Unesco parle d’”El Gala’a (Kalaat-Senen) communément désignée à l’époque contemporaine par la “Table de Jugurtha” du nom du Roi numide Jugurtha qui s’est abrité sur la terrasse de la Table pour résister au général romain Marius lors d’une bataille qui a été décisive dans l’histoire de l’Afrique du Nord et de l’Empire romain (107-105 av. J-C). Elle domine les plaines qui constituaient le centre historique de la Numidie et elle est constituée d’un massif synclinal perché qui prend l’allure d’une dalle calcaire, avec des parois rugueuses hautes de plus de 50 mètres et de son piémont. La superficie de la terrasse est d’environ 82 hectares avec un pourtour de 4000 mètres. Son relief inversé lui procure un aspect majestueux et imposant. A ses pieds s’étend un piémont riche en termes d’occupation humaine s’étendant sur plusieurs kilomètres de part et d’autre….”
Selon Ridha Shili, coordinateur du comité scientifique et artistique du projet d’inscription de la Table de Jugurtha sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, un second dossier, amplement détaillé, sera présenté, d’ici une année, avec des arguments scientifiques sur la nature du site de la Table de Jugurtha qui l’habilite à être classé sur la liste du patrimoine de l’humanité. Le prochain dossier devra être centré sur les aspects logistiques nécessaires que l’Etat s’engage à fournir au site, à travers sa protection, valorisation et aménagement de son infrastructure, en vue de l’intégrer dans le circuit touristique.
Il a fait savoir que la phase scientifique du dossier est déjà terminée en attendant de parachever la phase technique qui, à son tour, est à un stade très avancé.
En plus du ministère des Affaires culturelles, différentes parties prenantes sont associées à ce projet, dont l’Institut national du patrimoine (INP), l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (Amvppc), la direction du patrimoine, de l’information et de la culture au sein du ministère de la Défense nationale, l’Office national des mines (ONM), le ministère du Tourisme et de l’Artisanat ainsi que le ministère de l’Agriculture. Des scientifiques et académiciens y sont aussi impliqués ainsi que les instances régionales (gouvernorat et délégation des Affaires culturelles du Kef, délégation de Kalaat Snen, société civile et associations.
“Dans une première étape le palais du président tunisien, disparu, Habib Bourguiba, situé aux alentours du site, sera transformé en un musée”, a annoncé Ridha Shili, précisant que “la valorisation du site de la Table de Jugurtha se fera également à travers la mise en place de plusieurs centres en relation avec le site, dont l’un sera destiné à la formation”.
Suite aux démarches entamées cette année par la Tunisie, le dossier de candidature de la Table de Jugurtha pour être inscrite sur la liste préliminaire du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), avait été officiellement présenté, le 28 septembre dernier. La candidature de la Tunisie a été remise par le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine au siège de l’Unesco à Paris.
Il est à noter que depuis plus de 20 ans, aucun nouveau site ou monument tunisien n’a été inscrit sur la liste définitive du patrimoine mondial de l’Unesco. Huit (8) sites culturels, sur les territoires tunisiens, ont été inscrits, entre 1979 et 1997, au patrimoine mondial de l’Humanité (Médina de Tunis, site archéologique de Carthage et l’amphithéâtre d’El Jem, cité punique de Kerkouane et sa nécropole, Médinas de Sousse et de Kairouan et la ville de Dougga).
D’après Tekiano