TUNIS – Les difficultés de financement et de transport vers les pays du Continent africain, la lourdeur des procédures administratives, les problèmes logistiques et le manque de communication sont les principales problématiques évoquées, mardi, à Tunis, par des chefs d’entreprises et des opérateurs économiques, lors d’une conférence sur « le développement de l’export vers l’Afrique ».
Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT), organisatrice de cette rencontre, a estimé que le volume des exportations tunisiennes vers l’Afrique (800 millions de dinars, soit 3 à 4% du total des exportations) reste faible et insignifiant par rapport aux potentialités et opportunités offertes.
Dans ce contexte, il a appelé les hommes d’affaires tunisiens à renforcer leurs échanges commerciaux avec les pays africains, rappelant que la CCIT met à leur disposition une plateforme virtuelle (B to B) baptisée « Tunisia Trading » visant à aider les entreprises tunisiennes à promouvoir leurs échanges commerciaux sur le plan international.
« L’inscription étant gratuite, 2600 entreprises se sont déjà inscrites sur cette plateforme depuis son lancement début 2015 », a-t-il signalé. Il a, ensuite, indiqué que la CCIT a également conclu plusieurs conventions avec ses homologues dans le continent africain, comme les chambres de commerce du Mali, Johannesburg, Cameroun, Burkina Faso, Conakry, Dakar, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Addis Abeba, Djibouti, Angola.
« Ces conventions visent à renforcer les liens économiques entre les hommes d’affaires tunisiens et africains », a-t-il précisé.
Le Président de la CCIT a, par ailleurs, fait remarquer que la Tunisie a des relations solides avec la majorité des pays africains, comme l’Ethiopie qui est le premier partenaire africain de la Tunisie suivi du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun.
« Plus de cent entreprises tunisiennes sont actuellement actives sur le marché africain et exportent plusieurs produits comme les produits alimentaires industrialisés, les détergents, les médicaments et les fournitures et livres scolaires », a-t-il dit.
Abdelkader Kamali, directeur des études et de la prospective au ministère du transport, a pour sa part, souligné que, pour ce qui est du transport, les exportations tunisiennes vers le marché africain, par voie maritime, ne dépassent pas les 10%, alors que le mouvement aérien ne dépasse pas 22% pour toute l’Afrique et 4% pour l’Afrique subsaharienne.
Selon le responsable, le transport n’est qu’un maillon de la chaine, relevant l’importance d’adapter le produit tunisien aux besoins du marché africain. Il a souligné qu’une stratégie globale est mise en place pour développer les infrastructures et les services logistiques avec pour priorités le développement des infrastructures de transport, la création d’un réseau de plateformes logistiques, l’exploitation des zones d’activités logistiques et la création d’une agence tunisienne de maitrise de la chaine logistique.
Et d’ajouter qu’à travers cette stratégie, la Tunisie sera le futur portail logistique vers l’Afrique moyennant la réalisation du port en eaux profondes d’Enfidha, la création de zones logistiques attenantes aux ports et l’instauration d’activités à valeurs ajoutées, outre la création d’un réseau régional de transport.