« Nous appelons la justice à rouvrir le dossier des agressions ayant ciblé l’UGTT, le 4 décembre 2012 » (Sami Tahri)
« Nous appelons la justice à rouvrir le dossier des agressions ayant ciblé le 4 décembre 2012, le siège de l’organisation syndicale et ses responsables à la place Mohamed Ali à Tunis », a souligné Sami Tahri, secrétaire général adjoint et porte-parole officiel de l’UGTT.
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de la commémoration du 64ème anniversaire de l’assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached, Sami Tahri a souligné que l’UGTT est déterminée à poursuivre en justice toutes les personnes ayant participé, de près ou de loin, aux agressions ayant ciblé le siège de l’organisation syndicale et ses responsables, le 4 décembre 2012.
« Le gouvernement a décidé la dissolution des ligues de protection de la révolution, mais nous allons aussi, poursuivre le processus pour que toutes les personnes impliquées dans ces actes de violence soient condamnées « , a-t-il dit, soulignant que » personne n’est au-dessus de la loi « .
Par ailleurs, Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT a souligné dans son intervention, devant un rassemblement de travailleurs à la Place Mohamed Ali à Tunis, que le dialogue social, pour lequel la Tunisie a obtenu le Prix Nobel de la Paix, demeure la seule issue pour éviter les tensions.
Il a, en outre, exprimé son souhait de voir la réunion prévue le 6 décembre en cours au siège du ministère des affaires sociales, aboutir à un résultat positif et être « un nouveau démarrage pour des négociations sérieuses et responsables entre l’UGTT et l’UTICA, afin d’éviter davantage de tensions ».
Dans ce contexte, il a estimé que la décision prise par le gouvernement d’ajourner les augmentations salariales dans la fonction publique a encouragé la centrale patronale à ne pas entamer les négociations sectorielles au titre des années 2016 et 2017, malgré la signature d’un accord cadre fixant la date du début et de la fin des négociations.
Il a rappelé que le groupement de la fonction publique a décidé d’observer une grève le 8 décembre en cours pour protester contre la décision du gouvernement actuel de revenir sur sa décision et de ne pas mettre en œuvre les augmentations salariales et les primes spécifiques au profit des fonctionnaires dans leurs délais, conformément au protocole de septembre 2015, publié dans le journal officiel de la république tunisienne.
Selon Abassi, le non respect des engagements signés par l’UGTT, est une atteinte à la crédibilité des négociations et au dialogue social. » L’ajournement des augmentations salariales et des primes spécifiques, la non promulgation de la loi portant création du conseil national du dialogue social, l’application du même modèle de développement qui a prouvé son échec, le non traitement des dossiers sociaux , l’hésitation dans l’ouverture du dossier de la réforme fiscale et dans la lutte contre la corruption, sont tous des signes négatifs. La diabolisation de l’UGTT ne dissuadera pas les militants de défendre les intérêts des travailleurs ».
S’agissant du partenariat public et privé, Abassi a souligné que l’UGTT n’est pas contre ce partenariat mais refuse la cession des biens de la communauté nationale au secteur privé et la marginalisation du rôle régulateur de l’Etat.
Le secrétaire général de l’UGTT s’est félicité des résultats réalisés par la conférence internationale sur l’investissement 2020, soulignant la disposition de l’organisation, en tant que partie sociale, à œuvrer en faveur de l’instauration de la stabilité permanente.
» Nous sommes convaincus que le développement des entreprises et la promotion de l’investissement notamment dans les régions défavorisées sont importants pour la création d’emplois décents et l’amélioration des conditions de vie « , a-t-il ajouté.
Après le discours de Houcine Abassi, une marche pacifique a été organisée par les militants de l’UGTT en présence de Noureddine Hached, fils du leader Farhat Hached, en direction du mausolée du martyr situé à l’avenue Bab Bnet à la Kasbah.
Les participants ont brandi le drapeau national et scandé des slogans, appelant à la préservation des droits des travailleurs et dénonçant la décision d’ajournement des augmentations salariales et revendiquant la justice fiscale.