Le président de la CONECT appelle le gouvernement à fusionner les trois banques publiques en une seule « banque solide »
Le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), Tarek Cherif, a appelé le gouvernement tunisien à repenser la situation des trois banques publiques, en favorisant leur fusion dans une seule banque solide et capable de soutenir l’internationalisation des entreprises tunisiennes ».
Cherif, qui s’exprimait, lundi, à Tunis, lors d’une conférence de presse, s’est dit étonné de voir l’Etat détenir des parts dans 14 banques tunisiennes, plaidant pour une cession des participations de l’Etat, dans l’objectif de renforcer son budget. Laquelle cession doit, selon lui, se faire en toute transparence, en optant pour un passage par la Bourse, ce qui permettrait aussi de donner plus de profondeur à la Bourse tunisienne.
Le président de la CONECT a également dénoncé la recapitalisation des banques publiques (BNA, STB et BH), estimant qu’il aurait été plus judicieux de renforcer leurs ressources propres. Il a par ailleurs, fait remarquer que le taux des créances accrochées des banques tunisiennes s’élève à 20%, contre des moyennes mondiales de 5 et 6%, ce qui est de nature à impacter la note de ces banques , mais également la notation souveraine du pays.
Cherif a en outre critiqué la loi bancaire et des institutions financières adoptée l’année dernière, laquelle encourage la création de banques à un capital de 50 millions de dinars, qualifiant de « grave erreur », l’adoption de cette loi et surtout le seuil minimum fixé pour de la création des banques.
Sur un autre plan, le président de la CONECT a mis en garde contre la poursuite de la dépréciation du dinar tunisien en 2017 et de son impact sur la structure de la dette extérieure en devise (dollar et euro), estimant que cette dette pourrait atteindre 80% au cours de 2017.
Chérif a critiqué, par ailleurs, l’augmentation des tarifs de la STEG, qui aura un impact sur la compétitivité des entreprises industrielles.
Il a appelé à l’impératif de donner davantage d’intérêt au secteur agricole qui dispose d’un fort potentiel encore sous-exploité.
En ce qui concerne le tourisme, Cherif a indiqué que la Tunisie continue d’être une destination importante en Méditerranée et pourrait accueillir entre 10 et 15 millions de touristes.