BCT: le volume global de refinancement des banques atteint un nouveau record historique en février 2017

Le volume global de refinancement des banques par la BCT, a atteint un nouveau record historique, en février 2017, en s’établissant à 7 733 MD, contre 5 488 MD, une année auparavant, indique la note de conjoncture sur les évolutions économiques et monétaires pour le mois de mars 2017, publiée, mardi par la BCT. Ce volume vient même, de dépasser, au 2 avril 2017, le cap des 9 028 MD, selon les Indicateurs monétaires et financiers quotidiens de la banque.
L’essentiel du refinancement a été accordé sous forme d’opérations d’appels d’offres qui demeurent prépondérantes, en dépit de la baisse de leur part dans le volume global de refinancement (79% contre 89% l’année précédente) au profit des opérations d’open-market.
La hausse du volume d’intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire a permis d’atténuer les pressions sur le taux interbancaire, qui s’est maintenu au voisinage du taux directeur, donnant lieu à un TMM de 4,29% en février 2017 contre 4,26% le mois précédent.
Cette situation est due à l’accroissement des pressions sur la liquidité bancaire, en février 2017, sous l’effet restrictif émanant notamment du déficit du secteur extérieur. En effet, l’accélération des importations conjuguée à une évolution assez faible des exportations, durant ladite période, a accentué le recours des banques à la BCT pour l’achat de devises afin de couvrir les engagements extérieurs des agents économiques. Lequel recours induit naturellement une destruction de monnaie centrale, dont l’effet est neutralisé par les interventions de la Banque centrale sur le marché monétaire pour y réguler la liquidité bancaire.
Réagissant à cette situation sur sa page Facebook, l’économiste Ezzedine Saïdane, a estimé  » qu’il s’agit de Dinars créés par la BCT ex-nihilo, c’est à dire à partir de rien. Une création monétaire qui ne correspond pas à une activité économique et à aucune création de richesses. C’est la planche à billets qui fonctionne à fond, qui s’emballe et détériore tous les grands équilibres économiques et financiers de la Tunisie. C’est là, la source de l’inflation structurelle, de la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen et de la baisse continue de la valeur du Dinar. C’est là le résultat d’une gestion catastrophique de nos affaires économiques et financières « .
Saïdane a par ailleurs rappelé que  » la loi interdit à la BCT de financer directement le budget de l’Etat, ou de souscrire aux bons de trésor émis par l’Etat. Cette interdiction vise une gestion rationnelle et prudente des finances publiques. Mais la loi a été détournée. En effet, les banques financent le budget de l’Etat en souscrivant aux bons de trésor émis par l’Etat et elles se font refinancer par la BCT « .
Et de conclure  » en empruntant massivement aux banques, l’Etat évince les opérateurs économiques qui ne trouvent plus le financement nécessaire à leur activités économiques. En outre, les banques (certaines banques au moins) se transforment en rentiers purs. En effet, elles prêtent à l’Etat en gagnant en moyenne 2%, sans frais de gestion et sans provisions « .