Changement climatique: Le Maghreb, les Balkans et le Proche-Orient risquent de perdre le plus grand nombre de zones humides
Le Maghreb, les Balkans et le Proche-Orient sont les régions qui risquent de perdre le plus grand nombre d’espèces des zones humides du fait du changement climatique, selon le 2ème rapport de l’observatoire sur les zones humides méditerranéennes (OZHM), » enjeux et perspectives : solutions pour des zones humides méditerranéennes durables (MWO-2) « .
Ce rapport est basé sur l’analyse de 16 indicateurs relatifs à la biodiversité des zones humides, aux services éco-systémiques qu’elles fournissent, aux menaces qui pèsent sur elles et aux mesures prises par la société pour les conserver et les gérer de manière durable.
//Tunisie:forte augmentation de la pression sur les zones humides //
Le rapport, publié en octobre, a souligné que les données démographiques en Tunisie montrent que 8,6 % de la population tunisienne (soit environ 1,1 million d’habitants) vit à moins de 2 km d’une zone humide, espaces où la croissance démographique, au cours des 25 dernières années a dépassé les 94 % (contre 38 % en moyenne nationale).
Ceci reflète parfaitement l’accroissement des pressions sur ces écosystèmes et, notamment, sur les services qu’ils procurent à la société (approvisionnement en eau et en nourriture, récréation, protection contre les crues et les submersions marines, épuration des eaux…). En outre, lorsque l’urbanisation se fait sans concilier les enjeux socio-économiques et la protection des habitats et de leur biodiversité, les zones humides peuvent même devenir une source de nuisances pour les populations locales dont le risque d’inondation d’habitations, dégagement de mauvaises odeurs résultant d’une forte eutrophisation des eaux, détérioration du paysage et prolifération de moustiques.
Au contraire si la gestion du territoire se fait de manière intégrée et réfléchie, la proximité des zones humides n’entraîne pas de désagrément majeur et deviendrait un atout pour les riverains, à savoir espaces de récréation, de loisirs, de détente, de ressourcement…, ou favoriserait même le développement local via l’écotourisme par exemple, ajoute la même source.
// La Tunisie a inscrit 21 sites RAMSAR, depuis 2010
Et d’ajouter que le nombre et la superficie des sites Ramsar méditerranéens ont respectivement augmenté de 16 % et 11 % depuis 2010, avec 55 nouveaux sites Ramsar depuis 2010, représentant une superficie supplémentaire de 660 000 hectares.
La Tunisie, la France et l’Espagne sont les pays qui ont inscrit le plus grand nombre de sites avec, respectivement, 21, huit et sept sites supplémentaires. Sur ces 55 sites, 14 sont côtiers, 27 continentaux et 14 artificiels.
Depuis la publication du rapport intitulé « Les zones humides méditerranéennes : enjeux et perspectives en 2012 », la Tunisie a doublé son nombre de sites Ramsar et augmenté la superficie désignée de 16 %. Pour leurs cotés, la Jordanie et le Monténégro ont désigné chacun leur 2e Site Ramsar et l’Egypte, grâce à l’inscription de deux très grands sites Ramsar couvrant plus de 300 000 ha, possède près de la moitié de la superficie totale nouvellement désignée en Méditerranée.
A noter que la Convention de Ramsar sur les zones humides, seul traité mondial sur l’environnement, dédié à la protection d’un écosystème particulier, à savoir les zones humides compte 169 parties contractantes qui se sont engagées à désigner les zones humides appropriées de leur territoire à inclure dans la Liste des zones humides d’importance internationale.
Ces parties assureront la conservation, la gestion et l’utilisation rationnelle des zones humides de son territoire pour en maintenir les caractéristiques écologiques.
Le document a rappelé que les zones humides méditerranéennes, en particulier les zones humides côtières, jouent un rôle crucial dans l’atténuation des effets du changement climatique, le stockage de l’eau, la recharge des eaux souterraines, la protection contre les tempêtes, l’atténuation des inondations, la stabilisation des rives, le contrôle de l’érosion et la rétention du carbone, des nutriments, des sédiments et des polluants.