Mobilisation pour un plan Marshall en faveur de la Tunisie, à Paris
Le Cercle Kheireddine a organisé jeudi à Paris, une rencontre de présentation de l’appel pour une mobilisation internationale pour un plan Marshall, en faveur de la Tunisie.
Les initiateurs de l’appel visent à mobiliser « 20 milliards d’Euros sur 5 ans « , d’après le président du Comité d’orientation du Cercle Kheireddine, et ex-ministre de l’industrie sous Ben Ali, Afif Chelbi.
Placée sous le haut patronage de l’ancien premier ministre français, Jean Pierre Raffarin, la rencontre est co-organisée avec le Centre des économistes, la Fondation prospective et innovation, l’Association des Tunisiens des grandes écoles, l’Association pour la recherche sur la transition démocratique, l’Initiative pour le développement économique et social et « The Tunisian Americain young professionals » (les jeunes professionnels tuniso-américains).
L’assistance a rassemblé d’éminentes personnalités tunisiennes et internationales parmi lesquelles 30 des plus grands économistes français et internationaux.
Présentant cinq raisons pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie, Chelbi expose les besoins de financement pour la réalisation du plan quinquennal 2016-2020, dont les « deux tiers seront couverts par l’épargne et le tiers par des financements extérieurs : IDE et emprunts ».
Raffarin estime que « la situation est grave » dans la région et que les intérêts de la Tunisie et de l’Europe sont menacés. « On n’est plus dans l’expression de bonnes volontés. Il faut qu’un effort soit fait de la part des Tunisiens mai aussi de la part des bailleurs de fonds internationaux ».
L’ancien premier ministre français considère que » l’appel est très important car c’est l’expression d’une piste d’avenir » pour la Tunisie.
La présidente de l’Utica, Ouided Bouchamaoui, appelle lors de la rencontre à » la création de bases d’actions concrètes « , et à l’établissement » d’une véritable coopération solidaire et authentique d’égal à égal » pour booster l’économie tunisienne.
Présentant l’appel, le vice-président de l’Université Paris Dauphine, Elyes Jouini rappelle les atouts dont peut se prévaloir la Tunisie à différents niveaux, pays qui « compte sur ses forces mais a besoin de soutien ». Il précise que « les prévisions de croissance sont faibles et que le plan a pour objectif de rétablir le taux de développement de 4% ».
Le président du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi, confirme l’urgence de venir en aide à l’économie tunisienne, en « s’engageant dans un travail très sérieux ».
Le directeur général de la Fondation prospective et innovation, Serge Degallaix juge que « la situation est encore maîtrisable en Tunisie qui ne peut pas réaliser son programme de développement seule, d’où le rôle de la communauté internationale. Il y a l’effort financier de 4 milliards d’euros par an, mais aussi un autre effort à fournir au niveau de la circulation des produits « .
18 conférenciers se sont relayés pour appuyer cet appel et développer les argumentaires d’un plaidoyer en faveur du soutien effectif de la Tunisie en cette période délicate de sa transition démocratique.
Cet appel constitue une contribution de la société civile en appui aux efforts du Gouvernement tunisien visant à mobiliser les financements extérieurs pour le Plan de développement 2016-2020 dans la perspective de la conférence internationale qui se tiendra les 29 et 30 novembre 2016 à Tunis.
Il relaye la décision prise récemment par une commission du Parlement Européen appelant à une mobilisation collective des volontés et des ressources suffisantes pour mettre en œuvre un Plan « Marshall Tunisie ».