Le maintien des hauts cadres dans l’administration, l’un des axes du plan quinquennal (YASSINE BRAHIM)

Tunis, 26 mai (Rédaction TAP)- L’élaboration d’un statut permettant de maintenir les hauts cadres qui ont de grandes compétences dans l’administration tunisienne est l’un des principaux volets de la réforme administrative inscrite dans le plan quinquennal 2016-2020, a indiqué le ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Yassine Brahim.

Dans une interview exclusive accordée à l’Agence TAP, le ministre a précisé que l’administration connait une hémorragie de hauts cadres qui quittent la fonction publique, pour le secteur privé ou les organisations internationales , attirés par la différence de salaires. L’objectif du nouveau plan est également, d’injecter un sang nouveau dans l’administration en y attirant les hautes compétences , à l’instar de l’expérience marocaine dans ce domaine. La réforme de l’administration est l’un des axes du nouveau plan quinquennal de développement, surtout dans l’état de faiblesse ou se trouve aujourd’hui , l’administration tunisienne, même si cette dernière a fait preuve de résilience au cours de la période post Révolution 2011.

Si certaines parties considèrent que le nouveau plan manque d’audace, Brahim a assuré que la réforme de l’administration dans le cadre de la bonne gouvernance, contribuera à l’instauration d’une économie ou l’Etat jouera le rôle de locomotive de l’investissement. Il a considéré que la conciliation entre l’administration et le citoyen (lutter contre la bureaucratie et la corruption, garantir la transparence et adopter des sanctions fermes contre les corrompus) constitue l’un des plus importants volets des réformes inscrites dans ledit plan.

La conjoncture difficile impose un plan sur 5 ans seulement

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La mise en place d’un plan de développement devrait se faire sur une longue période mais la conjoncture actuelle a imposé un plan sur 5 ans seulement, en vue d’impulser l’économie en fonction des priorités du pays, a relevé le ministre. Le nouveau plan étant basé sur 5 grands axes : la bonne gouvernance et les grandes réformes, l’accroissement de la valeur ajoutée et la compétitivité de l’économie tunisienne, le développement des ressources humaines et inclusion sociale, la promotion de développement régional et le développement de l’économie verte pour une croissance pérenne. L’élaboration de ce nouveau plan de développement intervient suite à l’identification des défaillances de l’ancien plan qui a démontré ses limites et la réalisation d’un diagnostic des problèmes existants. «Nous ambitionnons dans cette conjoncture régionale et internationale difficile de prendre la voie qui donnera à la Tunisie le plus de chance de succès.

Une nouvelle vision de développement pour une économie plus compétitive

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Brahim a souligné que « l’objectif est d’asseoir une économie compétitive pour que la Tunisie devienne un pole économique, nonobstant l’exiguïté du marché intérieur et ce en consolidant l’exportation et renforçant la valeur ajoutée de notre économie ».

Et de rappeler que le nouveau plan vise à valoriser la formation professionnelle et à la réhabiliter, relevant que cette dernière représente la formation de base en Allemagne et Suisse , pays où près de la moitié des patrons ne sont pas des diplômés du supérieur.

L’accent est également mis dans le plan, sur les services sociaux et le rapprochement des services de santé des citoyens, outre le renforcement du rôle de la femme étant donnée qu’actuellement 28% seulement de la gente féminine bénéficient d’un travail.

Pour ce qui est de la réduction des disparités régionales, les objectifs fixés dans ce domaine seront progressifs et portent essentiellement sur la liaison des régions intérieures ouest avec celle côtière à travers la création d’axes routiers dont la réalisation d’autoroutes Kasserine/Sfax, Gafsa/Gabès et Gafsa/Tunis dont la première partie concernera Tunis-Jelma, outre le parachèvement de l’autoroute Tunis/Jendouba. Le ministre a encore annoncé le projet de réalisation d’une liaison ferroviaire entre Tunisie, Kasserine, Médenine et Tataouine.

Il a également indiqué que l’idée de la création de pôles régionaux horizontaux sera soumise aux partis politiques pour discussion, affirmant que Afek Tounes défendra la création de ces pôles et leurs connexion avec les ports pour concrétiser la décentralisation réelle du pays.

S’agissant des relations internationales, la Tunisie ne bénéficiera des conventions économiques importantes (telles que l’ALECA), qu’en pariant sur l’augmentation de la valeur ajoutée de ses activités et la capacité de négociation avec les partenaires qui représentent ces accords, a déclaré le ministre du développement. L’adhésion de la Tunisie dans l’accord d’association avec l’Union Européenne (UE) en 1995, a permis le développement des industries mécaniques (35% des composantes automobiles dans le monde sont fabriqués en Tunisie), des industries pharmaceutiques et des composantes aéronautiques (15% des composantes d’Airbus) et l’accès des groupes tunisiens aux marchés internationaux.