La dépréciation du dinar tunisien s’accentue

Le Dinar tunisien continue à se déprécier d’une manière sans précédent devant le dollar US et l’Euro à un rythme alarmant et les conséquences économiques seront néfastes. Le dinar a baissé à  2.14 contre le dollar et 2,39 contre l’euro. Cette chute revient au ralentissement de la croissance économique, ainsi qu’à l’aggravation du déficit budgétaire et à l’accroissement du taux d’endettement du pays depuis la révolution.

La Banque Centrale de Tunisie a lancé un cri d’alarme annonçant que l’Etat tunisien ne peut pas payer les salaires sans obtenir des nouvelles dettes et se diriger vers les institutions financières internationales.

Malgré le succès du processus de transition politique en Tunisie, cela ne l’a pas aidé dans la réalisation de chiffres économiques respectables dans les années précédentes. L’élection d’un gouvernement permanent en 2014 n’a pas stimulé la croissance économique et n’a pas eu d’impact pour rassurer les investisseurs locaux et étrangers. En fait, les perspectives d’investissement demeurent ambiguës en Tunisie, avec la poursuite des mouvements sociaux et des grèves ainsi que l’amplification du risque de terrorisme et d’instabilité sécuritaire sur les frontières.

Tous ces facteurs ont contribué à l’augmentation du taux de chômage qui a dépassé le seuil de 15%. La dette publique de sa part a atteint 2,7% du PIB et le déficit commercial a dépassé 7,9% en 2015.

Il est à noter aussi que la production de phosphate en Tunisie après la révolution a chuté de 70% ce qui a conduit à une perte de recettes du Trésor public d’environ 6 milliards de dinars tunisiens.

La Chute du dinar est un signe dangereux qui va élargir le cercle de la pauvreté en Tunisie et augmentera le taux d’inflation au plus haut niveau. Le rôle du gouvernement  s’impose aujourd’hui à lever des défis historiques pour lutter contre la corruption et la contre bonde qui a menacé l’économie réelle. La Tunisie avec son tissu économique fragile et ses structures sociales fines ne peut pas supporter un taux d’économie informelle de 54%. Les syndicalistes doivent également s’aligner au devoir national pour mettre en avant les priorités nationales et remettre la machine productive sur les rails.