L’économie parallèle est un fardeau qui pèse très lourd sur l’économie Tunisienne

    L’économie parallèle est un fardeau qui pèse très lourd sur l’économie Tunisienne. Il faut rappeler tout d’abord qu’un tel phénomène existe partout dans le monde et se propage très vite et plus facilement dans les pays en phase de transition.  La vulnérabilité des institutions et l’absence de l’Etat sont les grandes failles par lesquelles s’incrustent  les hommes de l’ombre pour en tirer profit.

    Certes, la contrebande peut atténuer plusieurs problèmes notamment dans les régions défavorisées. Elle peut aider à absorber le chômage et à garantir des revenus aux nécessiteux qui l’exercent. En revanche, la contrebande est  à consommer avec modération.

    Si la contrebande se transforme en un phénomène social, comme le cas tunisien, elle ne peut que faire des ravages. Elle détruit tous les piliers de l’économie d’un pays et dégrade la résistance de son tissu économique.

    En Tunisie, depuis 2011, la corruption en général, et la contrebande en particulier se sont propagées dans le territoire avec une vitesse de lumière et ont significativement affaibli l’autorité de l’Etat.

    Selon le Think Tank tunisien JOUSSOUR, en 2012, l’économie parallèle en Tunisie représentait plus de 35% de l’économie du pays. En revanche, selon les dernières estimations, l’économie parallèle a atteint des niveaux incontrôlables pour se situer à environ 55% du Produit intérieur Brut (PIB) de la Tunisie.

    Un tel palier ne serait que dévastateur car il faudrait du temps et des hommes pour évincer ce fléau. Mis à part les dangers sécuritaires et sanitaires qu’elle suscite, la contrebande est le moyen le plus efficace  pour asphyxier une économie.

    Par ailleurs, en raison de l’économie informelle, la Tunisie s’est vue financièrement étranglé par des recettes fiscales insuffisantes. Les barons de la contrebande disposent de centaines de millions de dinars formant ainsi une manne financière importante qui pourrait aider le pays à sortir de ce gouffre si elle était saisissable.

    D’autant plus, en achetant de la contrebande, le pouvoir d’achat des citoyens serait conduit vers des produits qui ne parviennent d’aucun circuit légal. Par conséquent, aucun impôt, aucune taxe ne seront parvenus à l’Etat.  Systématiquement, on va s’apercevoir à moins d’investissement, mois d’autonomie financière, plus d’endettement et plus de fragilisation.

    En effet, les conséquences directes de la contrebande sont illimitées, mais ce qui est incontestable c’est qu’elle appauvrit l’Etat comme le peuple.

    Les sociétés régies par un cadre légal et soumises à des mesures de contrôles strictes ne pourront jamais concurrencer leurs homologues exerçant dans l’ombre. Avec 21%, la pression fiscale en Tunisie est l’une des plus élevée au monde. S’y rajoutant les charges salariales et les diverses dépenses, le prix de revient d’un bien fourni par une société conventionnelle est nettement supérieur à celui commercialisé par un contrebandier. La concurrence est déloyale !

    Voyant leurs recettes dégringoler, en raison de la concurrence ardue de l’économie informelle, les sociétés se trouvent obliger de claquer leurs portes et de mettre fin à leurs activités. Par conséquent, le cercle vicieux s’amplifie, et on témoigne à un chômage en augmentation, à des recettes fiscales moins importantes et à une paralysie de la machine de production.

    Afin de faire face à l’économie souterraine, la Tunisie devrait adopter plusieurs mesures. Le pays est tenu à simplifier ses taxes douanières en abaissant les taux et en rendant son code plus simple.

    Malgré les contestations, les zones franches ou les zones de libres échanges dans les régions frontalières sont évoquées  comme étant la meilleure des solutions.

    Plusieurs autres parlent d’une main de fer comme seul et ultime moyen pour combattre la contrebande.

    Indépendamment de toutes ces divergences, ce qui est à conclure est que la Tunisie est en face d’un défi imposant un changement drastique et radical. Le changement passe obligatoirement par l’extermination de l’économie parallèle.

    Il est pratiquement impossible de l’éliminer définitivement, mais si on parvient, en premier lieu, à dompter ce phénomène et à le maîtriser à moitié, la Tunisie en profitera beaucoup.

    SBK