La Présidente de l’UTICA à l’Université d’été du Medef: Pas d’autre choix pour la Tunisie que de s’engager dans un vaste programme de réformes

 

La présidente de l’UTICA a été l’invitée d’honneur de l’Université d’été du Medef (France). Intervenant dans le cadre de cette manifestation, la Présidente de l’UTICA a déclaré que l’université d’été du Medef, est beaucoup plus qu’une manifestation de réflexion et de mobilisation. C’est une véritable institution ! Une formule qui mérite que l’on s’y attarde tant elle est porteuse d’idées et de projets dans un monde ou le débat politique relègue de plus en plus les questions économiques de fond au second plan.

Mme Bouchamaoui a ensuite déclaré que l’UTICA, qui va fêter dans quelques mois son soixante dixième anniversaire, a été un témoin privilégié de l’histoire récente de la Tunisie mais un acteur plutôt discret du paysage économique et social jusqu’en 2O11. Ce n’est qu’avec la révolution du jasmin , qu’elle est montée au créneau , comme la plupart des organisations et des institutions noyées pendant des décennies dans un système politique verrouillé et miné par le clientélisme et la corruption .

Elle procéda alors à sa petite révolution en prenant d’abord ses distances par rapport aux forces politiques en place tout en affirmant son engagement dans le débat public.

Abordant la question de la transition politique en Tunisie, la Présidente de l’UTICA a déclaré que face à la menace de dérive, de dérapage et pour les plus pessimistes de guerre civil, l’initiative spontanée de quatre organisations de la société civile, fortes de leur histoire, et soutenues par leur crédit auprès de l’opinion publique, a permis d’instaurer un processus de Dialogue National, qui a permis à la Tunisie d’éviter le pire.

Cette expérience inédite menée entre autres par une organisation patronale et une organisation syndicale autour d’un même projet a connu le succès que vous connaissez, couronné par une consécration du Prix Nobel de la Paix en 2015.

Depuis 2011, dans nos contacts quasi quotidiens avec les gouvernements successifs, a déclaré Mme Bouchamaoui, nous n’avons eu de cesse de mettre en avant la réussite de la transition économique comme la clef de tout le processus. Beaucoup nous ont entendus ! Mais peu nous ont écouté malheureusement !!!

Pour remettre en selle l’image de la Tunisie comme un pays en mouvement de transition démocratique mais aussi comme site de développement économique, cette dynamique nouvelle se doit d’être  confortée par le respect de l’application de la loi, la valorisation du travail et le consentement au sacrifice.

Des réformes, si douloureuses soient-elles, sont inévitables dans cette perspective de réinsertion de l’économie tunisienne dans son environnement régional naturel et de repositionnement international a ajouté la présidente de l’UTICA.

L’investissement, maitre mot, dans l’avenir immédiat, ne saura s’accomplir sans une stabilité retrouvée, une sécurité renforcée et une visibilité durablement installée.

Abordant la question du terrorisme, la présidente de l’UTICA a affirmé que les solutions sécuritaires, quoi que indispensables, n’arriveront pas, à en finir avec cette menace persistante de la culture de la sauvagerie et de la mort avec parfois  la genèse  d’attitudes de rejet de l’autre, d’isolement et d’enfermement sur soi.

C’est qu’il faudra beaucoup plus d’actes que de paroles face à l’ignorance, à l’exclusion, au chômage, à la pauvreté, à la famine, à la dictature et à la guerre.

Les terroirs du terrorisme sont là et c’est là ou il faut agir !!! a affirmé Mme Bouchamaoui.

Aujourd’hui, avec un nouveau gouvernement  adossé à un large soutien populaire, une accalmie qui s’installe progressivement, une prise de conscience quasi-générale de la gravité du moment, la Tunisie avance timidement, certes, mais elle s’en sortira, j’en suis persuadée a-t-elle ajouté.

Les années qui viennent vont être difficiles mais la Tunisie n’a pas d’autre choix que de s’engager dans un vaste programme de réformes, douloureuses parfois, de mobiliser toutes ses énergies pour le développement économique, et pour réanimer ses réseaux là ou ils existent.

La Tunisie, est comme beaucoup d’entre vous le savent, un petit pays avec peu de ressources naturelles, mais qui a bâti toute sa réputation sur le savoir, la culture et l’émancipation de la femme.

Avec son accès aux libertés individuelles, aux droits de l’homme, et à la démocratie, elle a voulu à un moment de l’Histoire, renforcer cette résonance de pays ouvert, accueillant, tolérant et  ancré à la civilisation universelle et à l’économie mondiale.

Cette expérience tunisienne , pourrait , indépendamment de son originalité et de son exception , servir de référence , d’exemple et d’argumentaire , à ceux qui comme vous et moi,  croyons dur comme fer , que l’exercice démocratique n’est pas incompatible avec la pratique de la confession , et encore moins avec le développement dans son sens le plus large .

Mme Bouchamaoui a conclu son intervention en lançant une invitation aux entrepreneurs français à participer, les 29 et 30 Novembre prochain à la Conférence Internationale sur le Plan de Développement de la Tunisie 2016 – 2020 qui sera une occasion pour une présentation des réformes économiques engagées, des grands projets structurants, et des propositions concrètes du secteur privé tunisien.

Source: UTICA