« Le projet du budget de l’Etat de 2017 constitue la dernière solution plausible avant de recourir au budget d’austérité  » (Taoufik Rajhi )

  » Le projet de budget de l’Etat au titre de l’exercice 2017 constitue pour l’Etat la dernière solution plausible avant de recourir au budget d’austérité « , a indiqué Taoufik Rajhi, conseiller économique auprès du chef du gouvernement, chargé de la supervision du conseil des analyses économiques et du suivi des réformes majeures.
Au cours de son intervention « sur les équilibres du budget de l’Etat et ses contraintes « , présentée lors d’une conférence organisée samedi par le mouvement Ennahdha sur le thème  » la loi des finances et le budget de l’Etat au titre de l’exercice 2017 « , le responsable a indiqué que la philosophie sur laquelle est basée le projet de loi des finances stipule « que l’Etat est dans l’incapacité de poursuivre la politique de recrutement public, en tant que mécanisme d’incitation au changement démocratique « .
Il a précisé que le recrutement public a augmenté de 110% entre les années 2010 et 2016, alors que le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 55%, au cours de la même période, ce qui a causé un grand déséquilibre du budget de l’Etat.
Cette décision a causé un déséquilibre structurel dans la politique de régularisation financière, ajoutant que les recettes provenant de la fiscalité ont été consacrées au recouvrement de dépenses des salaires, a-t-il encore indiqué.
Et d’ajouter que la hausse du volume des salaires est accompagnée d’une baisse des dépenses sociales et celles relatives à l’infrastructure.
S’agissant de la deuxième entrave, Rajhi a évoqué l’absence de la croissance considérant que le Fonds monétaire international a prévu un taux de croissance de plus que 4%, au cours de 2013, étant donné que la réalisation des taux de croissance permettent à l’Etat de gagner des recettes fiscales.
Il a relevé que la loi des finances a été élaborée, en absence de marge de manœuvres financières, estimant qu’il faut retarder la hausse des salaires au titre des années 2017 et 2018.
Le membre de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) relevant du mouvement Ennahdha et l’ex-ministre Slim Besbes a souligné l’impératif d’identifier une approche contractuelle entre l’Etat et ses partenaires sociaux, notamment l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’UTICA.  » Parvenir à un accord historique est inévitable pour dépasser la crise économique, financière et sociale que traverse le pays « , a-t-il encore souligné, ajoutant une la conciliation exige des engagements communs entre les trois parties.
Pour Besbes le report des hausses salariales est inévitable afin que l’Etat puisse maintenir ses engagements économiques et financiers et garantir un cadre adéquat et favorable pour récupérer le rythme de la croissance, à travers la promotion de l’investissement
La ministre des finances Lamia Zeribi a affirmé :  » nous sommes encore ouverts aux remarques et recommandations des différentes parties et nous sommes en cours de discussion du projet de loi, sans toutefois toucher les équilibres du budget de l’Etat.