Accident train-bus à Jebel Jeloud : Faut-il un autre drame pour prendre au sérieux le problème de sécurité au niveau du réseau ferroviaire?

La collision survenue, mercredi matin, entre un train reliant Tunis à Kalaa Khasba (ligne ferroviaire nord-ouest), et un bus de la société de transport de Nabeul, à coûté la vie à 5 personnes et a fait 52 blessés.
Selon un témoin oculaire, l’accident aurait été causé par une erreur humaine. En effet, cette personne a affirmé à la journaliste de l’Agence TAP sur place que « le chauffeur du bus conduisait à une grande vitesse et voulait doubler un taxi collectif. De plus, l’intersection où a eu lieu l’accident n’est pas équipée de barrières et il n’y a aucune signalisation lumineuse ».
Mais d’après le directeur d’exploitation à la Société de Transport régional de Nabeul, Hafedh Jebali, le chauffeur n’y est pour rien, « le conducteur a une expérience professionnelle de 18 ans et connait parfaitement son trajet. Il n’a jamais provoqué d’accidents ».
Malheureusement, il ne s’agit pas du premier accident de train en Tunisie, pays où 32 millions de voyageurs prennent chaque année, ce mode de transport supposé être plus sûr et plus écologique, selon la SNCFT.
D’après les statistiques de l’Association tunisienne de prévention des accidents de la route, 97 accidents causés directement par des trains, à travers toute la République, ont été recensés durant l’année 2014. L’ensemble de ces accidents ont causé la mort de 31 personnes et blessé plus de 100 personnes.
Selon une enquête réalisée, récemment, par le journal  » le Maghreb « , les accidents de train ont causé la mort de 59 personnes et blessés 180 personnes, en 2015, dans 3 accidents survenus entre le 16 juin et 16 juillet 2015.
Il est vrai que l’erreur humaine peut être fatale dans certains cas, mais l’infrastructure ferroviaire et surtout l’absence de barrières et de signalisations sont aussi des facteurs à prendre au sérieux, pour épargner d’autres vies, dans l’avenir.
« La moyenne des accidents de train en Tunisie, est estimée à 100 accidents par an, dont 50% sont causés par l’absence de barrières et de mesures de sécurité au niveau des intersections », révèle la même enquête.
 » La plupart des intersections ne sont pas équipées de barrières et dans la plupart des cas, il n’y a pas de signalisations indiquant l’existence d’une intersection à 50 mètres, tel que stipulé par la loi tunisienne ».
Toujours d »après la loi tunisienne, il y a obligation d’installer des barrières au niveau des intersections des chemins de fer avec les routes et aussi de tableaux de signalisation, à 50 mètres de chaque intersection. Les mesures de sécurité et de sureté qui devraient être prises sur les chemins de fer Tunisiens sont évoquées dans la loi n°74 de 1998.
D’après l’enquête du journal « le Maghreb », la SNCFT a équipé de barrières seulement 250 intersections sur un total de 1126 intersections officielles. La société reconnait qu’il existe 1200 intersections anarchiques aménagées par des citoyens riverains des chemins de fer.