Accord entre la CONECT et l’Instance de Lutte contre la Corruotion pour démanteler le réseau de corruption dans les marchés publics.

Un accord-cadre de partenariat et coopération entre la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) et l’Instance de lutte contre la corruption ( INLUCC) a été signé, jeudi à Tunis, pour contribuer au démantèlement du réseau de corruption dans les marchés publics, qui coûte à l’Etat 2 millions de dinars par an. Les marchés et achats publics représentent 15 millions de dinars, soit 15% du produit intérieur brut (PIB), selon Chawki Tabib, président de l’INLUCC.
La CONECT et l’INLUCC prévoient, en vertu de cet accord-cadre, signé en marge d’une conférence sur le thème  » marchés publics : procédures et modalités de paiement », l’organisation de conférences et de campagnes de sensibilisation aux impacts néfastes de la corruption.
Tabib a déclaré à cette conférence que « plusieurs défaillances sont liées au système d’achat public et au manque de cadre réglementaire et législatif régissant les marchés publics », faisant remarquer que les achats réalisés en dehors du marché public sont estimés à plus de 2 milliards de dinars par an.
Il a critiqué le fait que le contrôle des achats publics soit limité à un simple contrôle antérieur des dossiers, alors que la phase d’exécution n’est nullement soumise, dans la majorité des cas, au contrôle administratif et financier.
Il s’agit également, d’après Tabib, du manque d’efficacité en raison du nombre insuffisant de contrôleurs dans le domaine des marchés publics, lequel (nombre) est estimé à seulement 450 agents de contrôle pour un volume d’achats publics de l’ordre de 15 MD.
Le président de l’INLCC appelle aussi à rendre plus efficace le système des marchés publics en ligne, rappelant que depuis son lancement, seulement 75 contrats d’achats en ligne ont été réalisés.
« La Tunisie déploie, pourtant, des efforts considérables pour contrecarrer la corruption dans les marchés publics », estime Tabib, rappelant que le pays a été classé, en 2016, au 75ème au monde sur 176 pays avec un score de 41/100, gagnant une place par rapport à 2015, selon l’indice de perception de la corruption de Transparency international ».
88,5% des entreprises ont des problèmes liés aux marchés publics
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Tarek Chérif président de la CONECT a indiqué que 88,5% des entreprises ont déclaré avoir rencontré des problèmes liés aux marchés publics et plus de 96% considèrent que les procédures des marchés publics sont lourdes et compliquées.
Chérif estime que l’accord signé avec l’Instance Nationale de la Lutte contre la Corruption va faciliter le travail de l’entreprise économique, en lui garantissant le respect de délais d’exécution et de paiement des marchés et aussi en favorisant davantage les petites et moyennes entreprises (PME) .