Face à la hausse des cours de pétrole et à la baisse des cours des produits agricoles, quel impact sur la balance commerciale de la Tunisie !

Suite à l’affaiblissement du dollar face aux autres devises et la reprise de l’optimisme sur les marchés, la banque mondiale a révisé ses prévisions à la hausse pour les cours de pétrole et à la baisse pour les cours des produits agricoles.

Dans son dernier  rapport, la banque mondiale estime que les cours de pétrole atteindront 41 dollars en 2016 contre 37 dollars le baril estimé dans son rapport précédant. Ces révisions s’expliquent en partie par le resserrement de l’offre en Iraq et au Nigeria. A cela s’ajoute la baisse de la production en dehors des pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole.

D’autre part, La banque mondiale estime que les cours de tous les produits agricoles vont baisser en 2016. Ceci revient à la persistance d’une offre élevée et accouplée à des perspectives de croissance des pays émergents et en développement. La banque mondiale prévoit une baisse de 5,1% pour les cours des produits non énergétiques, tels que les métaux, les minerais, les produits agricoles et les engrais, contre 3,7% initialement projetée en Janvier.

L’accroissement futur des cours de pétrole est de nature à rétrécir la balance énergétique de la Tunisie. Cette balance a connu une nette baisse au cours des deux premiers mois de 2016, passant de -576,8 MDT à -186,6 MDT en relation avec le repli des prix des hydrocarbures. Cet accroissement futur des cours de pétrole aura aussi un effet négatif sur l’indice d’indépendance énergétique de la Tunisie. Le souci de voir un impact inflationniste sur l’économie se pose également comme un défi aux autorités monétaires du pays. . L’impact inflationniste de la hausse des prix du pétrole dépend de la capacité des autorités monétaires d’empêcher que les anticipations inflationnistes ne s’écartent des objectifs implicites ou explicites.

De sa part, l’accroissement des prix de produits agricoles auront un impact négatif sur la facture d’importation des produits de base, notamment les céréales. Cependant, l’impact pourra être particulièrement positif sur les exportations en valeurs de l’huile d’olive qui ont largement contribué à l’amélioration de la balance commerciale en 2015. Après une saison exceptionnelle, Le taux de couverture des importations par les exportations a atteint, en 2015, près de 98% grâce aux revenus des exportations de l’huile d’olive. D’autres secteurs seront positivement touché tel que des dattes dont la valeur des exportations a progressé de 15% pour atteindre 108.000 tonnes d’une valeur de 445 MD, ainsi que les agrumes et les pâtes alimentaires et préparations de légumes et fruits dont les exportations ont atteint, respectivement, 6,12 et 32%,