La Tunisie doit mettre en place un système d’alerte sécheresse d’ici début 2017

La Tunisie, où le phénomène de la sécheresse est récurent (1 an sur 3), doit pouvoir mettre en place un système d’alerte sécheresse d’ici début 2017, dans le cadre d’un projet régional financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) pour la gestion de la sécheresse dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, c’est ce qui ressort du forum des participants tunisiens, tenu à propos de ce projet les 11 et 12 octobre 2016 à Tunis.
Lancé en septembre 2015, le projet est dirigé par le Centre international de recherche agricole (ICBA), en partenariat avec l’Université américaine de Nebraska-Lincoln, dans le cadre de l’initiative régionale de l’Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur la pénurie d’eau.
Il a pour ultime objectif de fournir aux décideurs politiques du pays un outil leur permettant le suivi de la sécheresse à tous les niveaux ( de la Imada jusqu’à l’échelle nationale  » en se basant sur des images satellites de la NASA (Agence spatiale américaine), le suivi de l’humidité du sol, de l’état de la végétation, de l’anomalie des précipitations…a précisé à l’Agence TAP, Makram Belhaj Fraj, spécialiste en Agronomie scientifique auprès de ICBA.
Ce système, développé initialement par l’université de Nebraskha pour le suivi de la sécheresse aux Etats Unis, a été ensuite mis à la disposition de plusieurs pays dans le monde, notamment, en Amérique latine, en Afrique et en Asie, pour l’adapter chaque fois à la réalité du pays concerné, a ajouté l’expert.
Des projets similaires sont menés dans trois autres pays de la région Mena à savoir le Maroc, la Jordanie et le Liban.
Le projet qui n’est qu’à sa première étape, s’étale sur 3 ans et comprend 4 étapes.
La première porte sur l’engagement des utilisateurs à travers l’étude de leurs besoins, a noté Belhaj Fraj, précisant que le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche constitue le point focal de ce projet, outre les offices de développement, la profession (UTAP) et les associations d’intérêt collectif, auxquels viennent s’ajouter les 20 bailleurs de fonds internationaux actifs en Tunisie.
Il s’agit également de décider de la composition du comité national de suivi de la sécheresse.
La deuxième étape du projet porte sur la validation de l’indice composite de la sécheresse alors que la troisième concerne l’étude de la vulnérabilité de l’impact de la sécheresse pour aboutir à la 4ème étape qui concerne l’établissement d’un mécanisme de décision politique combattant ce phénomène, dont les coûts économiques sont conséquents, selon Belhaj Fraj.
Le système qui sera mis en place, revêt une importance particulière d’autant qu’il permettra d’adosser le fonds des catastrophes naturelles à des données scientifiques, a affirmé de son côté, Youssef Trifa chargé de mission au ministère de l’agriculture.
Un rapport d’évaluation des besoins des parties prenantes de la sécheresse, présenté lors du forum, a mis en relief plusieurs défaillances dans la gestion de la sécheresse en Tunisie.
Il s’agit notamment du retard dans les décisions gouvernementales relatives à la planification de la gestion de la sécheresse, la mauvaise communication des décisions relatives à ce domaine, la diminution et la détérioration de l’efficacité des interventions, outre la centralisation de la décision .
Le rapport évoque, également, un rôle croissant du secteur privé dans les principales chaînes de marchés agricoles, en particulier les cultures de blé.